Explorer l'univers en trois dimensions sur Amstrad, original et surprenant... Qu'attendez-vous pour partir à la conquête de ces univers ?Du nouveau dans la création graphique destinée à la création d'espaces en trois dimmensions et à leur représentation : Explorateur III utilise les théories fractales — représentations d'objets réels à partir de formes géométriques simples. Cependant, l'application de théorèmes aussi « pointus » implique une certaine complexité. Les programmeurs ont donc cherché une convivialité maximale : menus et manuels clairs, logiciels d'aide, commandes simples. La première étape passe par la définition d'une surface, trois méthodes sont proposées. Utilisant des données numériques fournies par l'utilisateur, la première nécessite de bonne bases mathématiques. Afin de pallier ceci, un programme nommé Fract Aid permet de prévoir le relief en coupe de surface. L'usage intensif de ce module apporte à l'utilisateur une connai-sance intuitive de certaines lois des théories fractales. La création d'une surface devient simple. Plus exigeante, la seconde méthode introduit la programmation : tout devient possible. Mais rigueur et méthode sont obligatoires ! Avec elle, il est possible de superposer différents espaces. Bien que complexe, cette option est attrayante en regard des résultats obtenus. Plus destinée à la transformation qu'à la création de surfaces, la troisième option fonctionne en point par point. Chaque modification nécessite une double intervention : déplacement de curseur et saisie de nouvelles valeurs. De cette façon, modifier une surface ne pose aucun problème (mais c'est assez long). Après avoir défini un espace fractal, l'utilisateur visualise le résultat en appelant la fonction « photo ». C'est ici que réside la complexité du programme, obtenir une belle image n'est pas toujours facile. Il faut définir un certain nombre de variables telles que : courbes de niveau (CN), niveau de la mer (NM), position de l'appareil photo en X et Y, définition de l'angle horizontal ou vertical ainsi que la focale utilisée. Certaines variables sont très sensibles, une variation de décimale peut avoir des effets désastreux (c'est le cas de CN et NM). Afin de limiter les inconvénients dus à ce besoin de précision, deux options supplémentaires sont intégrées. La première montre le relief de l'espace créé, ainsi l'utilisateur peut se faire une idée du meilleur emplacement pour l'appareil photo. La seconde permet d'optimiser le placement de ce dernier. Une fois les données de base saisies, l'utilisateur doit définir les angles de la focale. L'angle horizontal est formé par l'axe de prise de vue et l'abcisse, l'ordonnée servant de base à l'angle vertical. La focale d'un appareil photo est fonction de l'angle de la prise de vue : plus cette valeur est élevée, plus la focale est petite. Ces notions, pourtant essentielles, ne sont pas forcément accessibles à tous. C'est pourquoi, comme pour la création d'espaces, une approche intuitive est parfois souhaitable. Etranges paysages, alliant hasard, maths et chance....
L'étape suivante est l'exécution de la photographie. Surprise : les résultats obtenus sont souvent très éloignés de ce que l'on désire ! Cela est dû à une non-compréhension des principes de base des théories fractales. Ces mésaventures disparaissent avec le temps. La lenteur du programme est explicable par l'importance des calculs mis en œuvre (ceci démontre bien les limites des microprocesseurs 8 bits). Cependant, rien de désastreux : un calcul complet prend en moyenne une minute et demie. Découvrir l'univers fractal fait de montagnes, océans et autres ravins devient alors possible. Il est possible de définir ses propres couleurs par l'option « E ». L'intégralité de la palette est disponible, laissant l'utilisateur libre de ses choix. Cette option est applicable à des zones, mais seulement sur les 664 et 6128. L'accès en est simple : l'appui sur la touche « R » fait apparaître un curseur en forme de croix. Ensuite, validez la couleur désirée puis pointez le curseur sur une zone fermée. Les autres commandes donnent accès à la sauvegarde des univers et des images créées. Celles destinées aux images sont nommées « cachées », leur utilisation n'est pas signalée à l'écran (afin de ne pas détruire l'image créée). Il faut donc tenir à jour ses disquettes afin d'éviter l'effacement de paysages sauvegardés. A part cela, Explorateur III n'a pas de gros défauts et il a le mérite d'être réellement original. Alors, qu'attendez-vous pour partir à la conquête de ces univers de rêve que sont les paysages fractals? (Disq. Ere Informatique pour CPC 664 et 6128.) TILT n°38 (Janvier 1987) |