PEOPLES ★ UN NOUVEL AMSTRAD 512 KO ! (HEBDOGICIEL) ★

EXCLUSIF : UN NOUVEL AMSTRAD 512 Ko ! (Hebdogiciel n°138)CECI N'EST PAS UN AMSTRAD (Hebdogiciel n°139)Hebdogiciel n°160)
On attendait Grouchy et ce fut Blücher : au lieu du PC tant attendu, Amstrad nous sort un 512 Ko de ses placards. Et ça continue, encore et encore...

IL SE RESSEMBLE

On ne voit pas très bien quel est le but de cette machine (1). Elle ressemble beaucoup à un 6128 mélé d'une touche de Macintosh et d'un doigt d'Atari ST. Est-ce une initiative de tonton Sucre pour faire patienter ses clients qui attendent impatiemment son compatible PC ? Toujours est-il que le CPC 5512 est annoncé cette semaine en Grande-Bretagne. En France, on n'est même pas au courant, comme d'habitude. Alors ? Un coup de poing sur la table ? Un retournage de veste express ? Une grosse colère, en tout cas...

HEIN ? VOUS ÊTES SÛR QU'IL Y EN A 5 ?

Premier détail qui accroche l'œil, ô combien : le drive intégré qui équipe la bécane est un... cinq pouces un quart. Pardon ? Un quoi ? Un cinq pouces, yes madame, comme si vous preniez les pouces de cinq mains différentes, ça vous ferait cinq pouces, comme le club des cinq, superCinq je te veux, de cinq à sept, j'en ai cinq comme papa cinq, quoi. Un cinq pouces. Je vous laisse vous rasseoir.

DUR!

Bon. Voilà, c'est dit, y a plus de trois pouces, plus de problèmes avec les disquettes, plus de rumeurs, plus rien, Sugar balaye d'un grand coup de cinq pouces dédaigneux. Parce que des 5 pouces, au moins, dn est sûr d'en avoir en stock. C'est pas comme ces maudites 3 pouces que le jour où il a trouvé ça, il aurait mieux fait de se casser une jambe. Et on passe à autre chose.

La bécane ressemble beaucoup au 6128, un peu comme si le drive avait été areffé dessus en catastrophe. Un peu plus longue, bien sûr, à peine plus profonde et exactement la meme épaisseur. C'est en la retournant qu'on remarque les différences : il y a deux prises Midi en plus et une... RS 232 ! Décidément, on se standardise vraiment, chez Amstrad. En tous cas, ça va résoudre plein de problèmes pour ceux qui hésitaient à se payer l'extension. Dedans, on retrouve le bon vieux Z80 des family, qui n'en peut plus de mourir à petit feu aussi lentement. Là encore, on peut légitimement s'étonner :

quelle idée de construire une bécane qui n'est qu'une de plus dans la gamme CPC autour du même Z80 ! Quand est-ce qu'Amstrad se décidera à se tourner du côté du 16 bits, ou pourquoi pas du 32 ? Bon, foin de ces polémiques stériles : d'autres plus juteuses nous attendent ailleurs.

AILLEURS

La Ram. Comme d'habitude, hein, c'est une Ram ? Ben non, pas du tout. C'est une Ram, mais pas comme d'habitude. D'abord, il y en a 512 Ko. On fait PRINT FRE(0) ? Allons-y. P, R, I... Ça va jeter, tu te rends compte, Albert, 512 Ko de Ram ? N, T, F, R... Je suis tout anxieux, dis donc. E, (, 0, )... On y est presque... Return ! Voilà ! Hein ? 42249 octets libres ? C'est un gag, ou quoi ?

Mais non, cher Albert, rassurez-vous, ce n'est pas un gag. A l'initialisation, on n'a que 42 Ko disponibles, comme dans son petit frère le 6128. Les quelques kilos restants ne sont utilisables qu'en tant que mémoire de masse.

La mémoire est partitionnée, c'est-à-dire divisée en 6 blocs inégaux. Le premier, c'est l'espace libre de l'initialisation. Les 5 autres comportent chacun près de 94 Ko, soit exactement 96.000 octets. Une septième partie existe, mais que l'utilisateur ne peut pas atteindre : il s'agit des 2 Ko de liens dont la Rom a besoin pour fonctionner. Ce qui me fournit une transition excellente pour vous donner la capacité de la Rom : 64 Ko, contre 48 pour le 6128 et 32 pour le 464. Mais qu'est-ce qui justifie cet écart ? Oh, quelques mot-clés basic, et puis... Non, ça c'est trop bon, je vous le garde pour la fin.

BASIC PLUS

Les fonctions supplémentaires faciles à comprendre et que je n'expliquerai donc pas : Circle, Paint, Scroll.

A partir de là, on s'accroche, y a des paramètres. Music vient à la rescousse de Sound pour proposer enfin quelque chose de manipulable : Music 4, 2, 3 joue la quatrième note de la deuxième octave sur la voie 3, soit un ré dièse. Pour arrêter cette note, rien de plus simple : Music 0, 0, 3 (absence de son sur le canal 3). On va enfin pouvoir s'emmélodier les oreilles. Switch commute la banque mémoire de destination, au choix de 0 à 5 (0 étant la banque du basic). On peut par exemple sauver un programme sur la banque trois en tapant : |BANK.OUT : SWITCH 3 : SAVE “albert“.

Clock met la pendule à l'heure, car, et c'est une nouveauté, le 5512 est équipé d'une véritable horloge, avec une pile qui permet de garder l'heure après la mise hors tension. Au choix : sur 12 ou 24 heures, car la France fait partie du plus gros territoire de chasse de ce cher Alan !

Mouse teste l'état de chacun des trois boutons et de la direction de la souris, qui, faut le noter au passage, est optio-nelle. Tout ce qui se sert de la souris marche aussi avec le joystick ou avec le pavé numérique. Il est accompagné de Mouse Buf, gui fixe la valeur du buffer d'entree, de Mouse Exec, qui vide le buffer en l'affichant et de Mouse Off qui vide le buffer sans l'afficher. Ceux qui rêvent du Mac ou du ST, c'est le moment...

Config est un très joli mot-clé, puisqu'il dit bien ce qu'il veut dire : il configure. C'est bien, hein ? Ça manquait. Pardon ? Excusez-moi : c est la RS 232, qu'il configure. Avec une liste de paramètres qui ressemble à la cuisse de ma sœur : longue comme le carême. Vitesse, parité, bits de start, de stop, xon-xoff, hall ou full duplex, RC après LF, bref : la routine. Y a tout.

Et on arrive au gros morceau...

LE GROS MORCEAU

Le gros morceau, c'est le subsystem. Je vais avoir du mal à vous expliquer, parce que c'est vraiment très simple. C'est un gestionnaire de bureau, exactement comme le Mac ou le ST.

Vous voyez ? Vous ne comprenez pas. Ou plutôt, vous n'osez pas comprendre. Bon, je vous visite guidément, suivez-moi. Vous venez d'allumer la bécane. Vous tapez SYSTEM et l'écran s'efface. Super, non ? Mais attendez, c'est pas tout. Sans se départir de ses belles couleurs bleues et jaunes.

désormais quasiment trade marque, on voit tout d'un coup apparaître un cadre, avec en haut quatre mots : Desk, Install, Manage, Options. Tout en bas à gauche de l'écran, une icône s'installe, avec un énorme 5 inscrit dedans et un petit “inter-nai“, indiquant que seul le drive interne est connecté. On n'a pas pu essayer avec un lecteur externe, on ne sait donc pas si ceux-ci sont détectés automatiquement ou pas. Probablement pas, car une option pour l'installation des lecteurs externes est prévue.

Bon. Vous avez donc cet écran quasiment vide. Au milieu, une petite flèche semble vous solliciter. Vous essayez les flèches du curseur... Ça marche ! Le joystick marche aussi, et le meilleur : la souris aussi !

Ouaaaiiiiis, on a gagné !

Bon, inutile de finasser : c'est un Gem (2). Enfin, presque. C'en est pas vraiment un, on sait les problèmes que Digital Research a eu avec Apple pour des questions de copyright, alors il semble qu'Amstrad aie décidé de faire une copie assez semblable pour allécher le client, et assez dissemblable pour éviter les procès.

DONC

Donc, vous amenez cette flèche sur l'icône du bas, et vous cliquez deux fois - si vous avez un joystick, vous appuyez deux fois sur fire, et si vous n'avez que le clavier, la touche Copy fera l'affaire - aussitôt, une fenêtre s'ouvre, vous proposant d'autres icônes représentant les programmes. Vous vous dirigez sur la barre de menus : c'est le même problème que sur Atari, il suffit de passer dessus pour que les menus se déroulent. C'est énervant, à la longue. Sur Macintosh, il faut appuyer, ça évite d'avoir des menus dans tous les coins quand on fait une manœuvre trop brusque.

Les menus, disais-je : on peut installer un RamDisk (un disque virtuel en Ram, 100 fois plus rapide qu'une véritable disquette, mais plus risqué : attention aux pannes de courant !), transférer des fichiers, formater une disquette (sans passer par le CP/M), modifier l'ordre des icônes, changer les couleurs de l'écran, bref, on peut tout faire. Seul problème : la lenteur. Ceux qui ont ne serait-ce qu'approché de loin un Mac ou un ST ne pourront pas s'habituer à ce train d'escargot. C'est d'ailleurs probablement la raison pour laquelle ce système n'est pas proposé à l'initialisation : il est cent fois plus rapide de passer du mode normal au mode Subsystem que l'inverse. Toujours pour éviter les procès, le look général diffère : les programmes sont indiqués par un trait horizontal en bas de I icône, alors que c'est en haut sur le Gem. Le bouton de fermeture de la fenêtre, au lieu d'être un petit rond, ou un petit carré, ou quelque chose dans le style, devient ici “CI", pour Close (fermer). Le bouton de modification de taille, au lieu d'être un rond inverse, ou n'importe quoi d'autre, est symbolisé par “Mo“, pour Move (déplacer). Par contre, comme dans le Gem, les “ascenceurs" (qui permettent de faire défiler les programmes dans la fenêtre) disparaissent lorsqu'ils sont inutiles.

Bon, quoi d'autre ? Je vous ai causé de l'horloge en temps réel qui est en bas à droite ? Non ? Ben si, lisez la phrase précédente, vous verrez, aire un gestionnaire de bureau avec un Z80, c'était plutôt aventureux... Et comme il fallait s'y attendre, c'est lent et pas très beau. Mais bon, c'est la mode des menus déroulants, des fenêtres et des souris : Sugar, comme les copains, suit la mode. Point.

J'AI OUBLIÉ...

J'ai noté plein de trucs sur mon carnet, bougez pas, je vous en cause tout de suite. D'abord, la compatibilité ascendante est assurée à 100%. Tous les softs qui tournent sur les autres CPC tourneront sur celui-là.

Ah oui, le CP/M. Vous vous rappelez du problème que posait le CP/M en trois pouces ? Les programmes étaient la plupart du temps en 5 pouces, et il fallait les convertir, ce qui prenait du temps. Ben là, c'est résolu. Brutalement, certes, mais résolu : vous mettez la disquette 5 pouces CP/M qui tourne habituellement sur l'IBM de papa, et paf ! Ça marche. Pour le coup, la logithèque gagne un pon millier de titres ! i

Je ne vous ai rien dit non plus des prises Midi. C'est des prises Midi, quoi, il faut un logiciel pour les gérer et un (ou des) synthétiseurs pour mettre au bout. Si les petits cochons ne me mangent pas, vous aurez droit à un article complet sur les prises Midi cet été, alors je vais pas commencer maintenant à me décarcasser.

Le prix. Je vous ai pas parlé du prix ? Bougez pas, on va réparer ça tout de suite !

LE PRIX !

Allez, je vous fais pas languir : 6490 balles pour la version couleurs, 4990 pour la version monochrome. C'est-à-dire 500 balles de plus que le 6128... C'est du suicide ou quoi ? Ceci dit, on ne sait pas si les autres modèles de la gamme baissent ou pas, ce qui entrerait assez dans la logique du père Sugar.

CONCLUJE

Bon, ben c'est un nouvel Amstrad, quoi. Un peu mieux que le précédent et un peu moins bien que le prochain.

(2) Gem : Graphics Environment Manager, c'est le gestionnaire de bureau de Digital Research, très inspiré du Finder d'Apple qui permet de gérer l'ordinateur grâce aux icônes et à la souris.

Hebdogiciel n°138

★ ANNÉE: 1986

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L'Amstrad CPC est une machine 8 bits à base d'un Z80 à 4MHz. Le premier de la gamme fut le CPC 464 en 1984, équipé d'un lecteur de cassettes intégré il se plaçait en concurrent  du Commodore C64 beaucoup plus compliqué à utiliser et plus cher. Ce fut un réel succès et sorti cette même années le CPC 664 équipé d'un lecteur de disquettes trois pouces intégré. Sa vie fut de courte durée puisqu'en 1985 il fut remplacé par le CPC 6128 qui était plus compact, plus soigné et surtout qui avait 128Ko de RAM au lieu de 64Ko.