PEOPLES ★ AMSTRAD SE PAYE SINCLAIR ! ★

Amstrad se Paye Sinclair ! (Hebdogiciel)
Amstrad avait un gros problème en Angleterre : les micros Sinclair détenaient la plus grosse part du marché et Alan Sugar - le boss d'Amstrad - n'aime pas être à la traîne. Le problème vient d'étre résolu : Amstrad a racheté Sinclair. Pour 5 millions de livres. 53 milliards de centimes.

COMBIEN ?

Les français ne font rien comme les autres. Tel ordinateur qui marche bien dans tel ou tel pays ne se vend pas du tout ici. Ou mieux, tel ordinateur dont aucun pays ne veut fait parfois un malheur chez nous.

C'est le cas d'Apple dont nous sommes les premiers consommateurs et c'est surtout le cas d'Amstrad qui connaît un succès sans précédent de l'Alsace à la Provence, Corse comprise.

C'est ainsi qu'à part l'Espagne où il s'est taillé la part du lion, Amstrad n'est qu'un petit fabricant parmi les autres. L'Allemagne préfère Atari, les Italiens restent fidèles à Commodore, les Scandinaves et les Japonais marchent au MSX, l'Amérique ne veut pas e produits bon marché et les Anglais roucoulent avec leurs premières amours : Sinclair.

Le marché d'Alan Sugar se résume donc à la France où il est le premier loin devant, l'Espagne où il est le premier loin devant et l'Angleterre où il est le Nième loin derrière.

La conclusion logique s'impose d'elle môme : Alan Riche débarque chez Sir Clive Fauché, lui demande frustrement “Combien ?" (il ne peut être que frustre puisqu'il n'est pas Lord) et Clive lui répond dignement “5 millions de livres, mon bon." (il ne peut être que digne puisqu'il est Lord). Sur ce, Alan lance un prolétaire “Tope-là, mon pote !“ et Clive lui renvoie un aristocratique “Voyez mon majordome pour les formalités.

L'affaire est faite, Sinclair est Amstrad et réciproquement.

FAUCHÉ

La belle aventure se termine pour Sir Clive Sinclair. En démocratisant le premier l'informatique avec son ZX 81, il avait réussi en quelques années à se bâtir un fabuleux empire. Les erreurs commises depuis un an ont malheureusement sérieusement ébranlé ses sociétés au point de se trouver dans une merde noire et de ne plus vendre ses engins qu'aux anglais habitués à taper des dix doigts sur ses claviers bizarres. Pire : alors que tous les constructeurs disposent depuis longtemps de 128 Ko, une grossière erreur de marketing ne lui a permis de sortir son Spectrum 128 qu'au début de cette année, et à des prix incroyablement élevés.

Le bide du QL, les gouffres financiers de sa voiture électrique et de ses télés de poche n'ont fait qu'accélérer les choses. Au bord de la faillite, il ne restait que deux solutions à notre Lord préféré : le suicide ou la vente.

Il a choisi la deuxième solution, espérons qu'il ne le regrettera pas.

TOUT EN FINESSE

Parce que pour le regretter, Sir Clive va regretter, son bébé n'est pas dans les mains les plus douces du monde. Papa Sugar ne fait pas dans la ten-dresse, loin s'en faut et il va probablement te charcuter tout ça bien comme il faut. D'ailleurs il a déjà commencé : l'encre
du contrat n'était pas encore sèche que déjà la totalité du personnel dirigeant de Sinclair se retrouvait à la rue. Dehors les anciens ! Licenciés sans crier gare. Ça commence bien !

THE CONTRAT

Vous vous posez probablement la question de savoir ce qui a été racheté pour cette somme rondelette ? C'est très simple : sugar a TOUT eu, tout ! Le stock actuel de machines, la marque Sinclair, la distribution des produits présents et futurs et même le droit de produire des produits Sinclair dans ses propres usines.

Sir Clive n'a gardé que Metalab, son enfant chéri, son laboratoire de recherche où il se prend vraiment pour le maître du monde déguisé en inventeur fou.

QU'EST CE QU'ON FAIT ?

Bon, c'est pas tout, et maintenant, qu'est-ce qu'il va en faire de tout ça, Ray Sugar Amstrad ? On va pouvoir acheter des Amstrad noirs avec des bandes de couleurs ? Les Spec-trum vont hériter des drives trois pouces et de la pénurie de disquettes à ce format ? On va fournir des moniteurs avec les Spectrums ? Les touches des Amstrad vont se casser la gueule quand on retourne les machines ?

Attendez, peut-être que Sugar espère tenir la route au niveau mondial ?

Oui, ça doit être ça : avec Sinclair et Amstrad, il doit espérer avoir un groupe suffisamment puissant pour attaquer le marché américain, japonais et peut-être même le marché persan. Aucun doute, ça doit etre ça ! On est reparti dans le bon vieux trip “moins par moins égale plus" : les Amstrad ne se vendent pas au Japon et aux Etats-Unis, les Sinclair non plus, donc les deux ensemble doivent se vendre. Génial, ça c'est du bon raisonnement ! Vive Sugar ! Avec des plans mirifiques comme celui-ci, il est vachement bien parti. Prochainement sur vos écrans : ‘‘Après la pénurie de disquettes 3 pouces, la pénurie de tout : Amstrad s'est cassé la gueule pour cause de mégalomanie aiguë !“. Mais n'en finiront-ils jamais de vouloir être les maîtres du monde ?

ET EN FRANCE ?

Restons plus terre à terre : et en France, qu'est qu'on fait quand on a un Spectrum et qu'il est en panne ?

Réponse : on attend et on ferme sa gueule.

Drion, le groupe belge dont nous vous avons parlé a effectivement repris la distribution et le service après-vente de Sinclair en France. La veille de la vente, le représentant français de cette société était venu à l'HHHHebdo pour nous annoncer la bonne nouvelle : les Sinclair 128 arrivaient et le SAV était en train de se mettre en place. Nous allions pouvoir l'annoncer dès la semaine prochaine. Le lendemain, tout est stoppé. Drion n'a pas été mis au courant et ne peut rien dire, sauf qu'on a intérêt à l'indemniser car un contrat c'est un contrat. Amstrad France n'en sait pas beaucoup plus et attend les instructions du Boss:

“Tout sera annoncé officiellement dans trois semaines. Je ne peux rien vous dire.“

Et le service après-vente ? Qu'est-ce qu'ils font les pauvres gugusses qui ont un Sinclair en panne ?"

Tout sera annoncé officiellement dans trois semaines. Je ne peux rien vous dire."

Et Drion, le distributeur belge, qu'est-ce qu'il devient ?“

Tout sera... GOTO Début". Bref, vous attendez trois semaines et vous fermez vos gueules !

CONCLUSION

Conclusion, pour quoi faire une conclusion ? Je vous ai tout dit, non ?

Ah, si, un dernier mot : Sugar ne sera probablement jamais élevé à la dignité de Lord. The Queen a appris qu'il travaillait en bras de chemise, shocking !

HEBDOGICIEL n°130

★ ANNÉE: 1986

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L'Amstrad CPC est une machine 8 bits à base d'un Z80 à 4MHz. Le premier de la gamme fut le CPC 464 en 1984, équipé d'un lecteur de cassettes intégré il se plaçait en concurrent  du Commodore C64 beaucoup plus compliqué à utiliser et plus cher. Ce fut un réel succès et sorti cette même années le CPC 664 équipé d'un lecteur de disquettes trois pouces intégré. Sa vie fut de courte durée puisqu'en 1985 il fut remplacé par le CPC 6128 qui était plus compact, plus soigné et surtout qui avait 128Ko de RAM au lieu de 64Ko.