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AMSTRAD : Vingt ans pour jouer dans la cour des grands (SVM)Peoples Cpc Staff
Avec la hi-fi comme tremplin, Alan Sugar a choisi dès 1968 de faire sa place sur un marché encombré en vendant en masse des produits peu chers. Une méthode qu'il osera également appliquer avec succès à la micro-informatique. Du premier CPC 464 accueilli avec scepticisme au Sicob de l'automne 1984 à l'annonce, le 13 septembre dernier, d'une nouvelle gamme professionnelle, l'histoire d'une réussite.

Amstrad est né, avant tout, de lénergie d'un homme, Alan Sugar. Autodidacte qui se sentait des dispositions pour le commerce, il a — pour la petite histoire — commencé par vendre des chaines hi-fi en porte-à-porte en Grande-Bretagne. Son affaire devint prospère au point qu'il ouvrit une boutique, puis monta une véritable entreprise pour laquelle la vente n'était plus qu un moteur : il fallait aussi concevoir des produits originaux.

Dès le départ — c'était en 1968 — Alan Sugar a tablé sur la vente en masse de produits peu chers. Avec raison, si l'on en juge par la forte croissance de la société : en 1980, Amstrad est introduit sur le marché boursier de Londres.

Pendant ce temps, Marion Vannier, une autodidacte elle aussi, travaillait à Euroconfort, magasin de chaînes hi-fi qui vendait entre autres les produits Amstrad. Pour Alan Sugar et Marion Vannier, ce fut l'occasion d'une première rencontre d'affaires. En 1974, celle-ci prend la responsabilité de la société d'importation Cogel créée par Euroconfort ; puis en 1982, Alan Sugar l'embauche pour créer Amstrad France. Fructueuse association de destins !

Amstrad France démarre sur les chapeaux de roue. Assistée de Marcellin Daniel, son secrétaire depuis le début de cette histoire, Marion Vannier constitue son réseau commercial ... à partir de sa chambre d'hôpital, qu'elle devra garder encore quelques mois jusqu'à la fin de sa grossesse.

En deux ans, 60 000 chaines hi-fi sont vendues. De la hi-fi à la micro-informatique familiale, il n'y a qu'un pas : les circuits intégrés utilisés dans les appareils sont de même type, la clientèle n'est pas bien différente et les circuits de diffusion très voisins. Début 1984, Amstrad lance le CPC 464, le modèle avec lecteur de cassettes audio : il s'agit d'un ensemble écran-clavier complet. Le premier défi a été de le faire accepter par les distributeurs traditionnels, qu'ils soient ou non clients d'Amstrad. C'est La Redoute qui plongera l'une des premières en introduisant Amstrad dans son catalogue.

La bombe Amstrad explose au Sicob d'automne 1984. Elle popularise le nouveau venu auprès du milieu informatique et du grand public. Puis Amstrad sort un modèle avec un lecteur de disquettes, le CPC 664, remplacé très vite (début 1985) par le CPC 6128. Le choix du format de 3 pouces pour le lecteur de disquettes suscite, à l'époque, une vive controverse : Amstrad pariait sur la nouveauté et sur la généralisation de ce support dans l'informatique familiale, tandis que d'autres constructeurs (les plus nombreux) préféraient se ranger au format 3,5 pouces, largement cautionné par le Macintosh d'Apple. Pari perdu cette fois : ce choix des disquettes 3 pouces constitue même un frein à l'extension du parc de machines puisque CPC et PCW restent quasiment les seules à utiliser ce standard, limitant ainsi la portabilité des programmes et des fichiers. Pour y remédier, des fabricants de périphériques proposent des lecteurs externes pour CPC au format 3,5 pouces. Une bonne idée si l'on en juge par le nombre de machines vendues aujourd'hui (153 000 exemplaires).

En juin de la même année, Amstrad soriente vers les utilisateurs individuels de micro-informatique à des fins professionnelles, c'est-à-dire vers des particuliers qui ne disposent pas du budget d'une entreprise pour s'équiper, mais qui voient dans le microordinateur une alternative plaisante à la machine à écrire. L'ensemble comporte un ordinateur dont l'unité centrale est inclue dans le moniteur (le PCW), une imprimante et un logiciel de traitement de texte spécifique. Un seul chèque pour le tout.

Peu de temps après, en septembre 1985, sort une nouvelle version du PCW, le 8512, disposant d'un second lecteur de disquettes et d'une capacité mémoire de 512 Ko. Produit hybride qui constitue dans l'histoire une voie d'accès vers le niveau professionnel et qui remplacera peu à peu le 8256.

En effet, l'année suivante, en septembre 1986, le compatible PC 1512 fait une sortie remarquée. Première tentative dans l'informatique « sérieuse de la part d'un constructeur de micro familiale, l'Amstrad PC a été fraîchement accueilli par la concurrence... et par une bonne partie de la presse spécialisée. Son prix (4990 francs HT, moins de la moitié d'un IBM PC), son mode de distribution en direction du grand public dérangeaient. Résultat : une campagne présentant le PC 1512 comme incompatible avec l'IBM PC.

Le temps a passé, "on" s'est aperçu (comme nous l'avons toujours soutenu), que le PC 1512 était tout aussi compatible que n'importe quel PC. Et le cas a fait école ; les constructeurs ont baissé leurs tarifs, puis les clones d'origine taïwanaise ont envahi le marché avec des produits parfois moins chers que ceux d'Amstrad tandis que les éditeurs de logiciels se sont également rapprochés des prix du marché. A la même époque, Borland faisait un ravage outre-atlantique avec ses logiciels à moins de 100 dollars. Le marché a mûri.

Le PC 1512 se voit doté ultérieurement d'un disque dur : malgré les quelques petits problèmes d'alimentation que nous avions mis en évidence lors de nos essais, il est fin prêt pour un usage professionnel. Reste que les distributeurs de micro-informatique professionnelle hésitent à le mettre à leur catalogue. Les revendeurs agréés par IBM, pour la bonne raison que le numéro 1 mondial verrait d'un mauvais œil ses machines et leur image concurrencées dans un même espace commercial. Ensuite, parce que les problèmes d'approvisionnement et de service aux distributeurs ne semblaient pas constituer le point fort d'Amstrad.

Pour renforcer son offre, le constructeur britannique ajoute donc, en septembre 1987, le PC 1640 doté en standard d'une résolution compatible avec le mode EGA et d'un disque dur de 20 Mo. En octobre 1987, c'est le PCW 9512 avec son imprimante à marguerite et son correcteur orthographique. Des entreprises commencent peu à peu à s'équiper d'un matériel moins rebutant qu'il y parait.

Côté business, Amstrad décolle : le chiffre d'affaires est de 703 millions de francs en 1986, de 1,2 milliard pour l'année suivante (950 millions à la clôture de l'exercice fin juin 1987), dont 40% sont réalisés sur les produits professionnels. Cette année-là, 90 000 PC, 153 000 ordinateurs familiaux et 67 000 imprimantes ont été vendus (en plus des 50 000 chaînes hi-fi et des 30 000 magnétoscopes). Au premier semestre de l'exercice clos fin juin 1988, on enregistre le chiffre de 755 millions de francs, ce qui représente une augmentation de 73% par rapport à la même période de l'année précédente.

Après un certain essoufflement des ventes du au manque de produits nouveaux dans le domaine professionnel, Amstrad annonce le 13 septembre dernier quatre nouvelles machines : une destinée à un public familial, le PC 200, et trois PC professionnels basés respectivement sur un 8086, un 80286 et un 80386. Quatre écrans haute résolution viennent compléter cette offre.

Le constructeur semble avoir pris la mesure du marché et décompose son offre entre les produits à usage familial, à usage semi-professionnel ou résolument professionnel. Finie l'ambiguïté rencontrée avec le PC 1512, en particulier dans sa version avec un lecteur de disquettes : bien que conforme au standard PC, sa configuration ne donne pas accès à certaines applications professionnelles nécessitant un second lecteur, voire même un disque dur mais propose, en revanche, une sortie pour la souris et une autre pour le joystick.

Un tournant pour Amstrad, qui compte désormais trois unités distinctes : Fidelity pour les produits audio-vidéo, Sinclair (racheté en 1986) pour les produits informatiques familiaux (en Grande-Bretagne) et Amstrad pour l'nformatique professionnelle (à partir du PCW jusqu'au PC 2386). Le constructeur dont on a le plus parlé dans le milieu informatique vient jouer dans la cour des grands.

Il faudra vraisemblablement compter avec lui à l'avenir, car sa politique de prix favorise l'émergence de nouveaux marchés que les autres constructeurs ne peuvent ignorer... à condition de pouvoir suivre l'infernale baisse des prix déclenchée par Sugar, l'homme qui n'a pas hésité à proposer des micro-ordinateurs comme des savonnettes. Et qui a réussi à les vendre comme des petits pains !

Catherine PALIERNE, SVM HS n°5

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L'Amstrad CPC est une machine 8 bits à base d'un Z80 à 4MHz. Le premier de la gamme fut le CPC 464 en 1984, équipé d'un lecteur de cassettes intégré il se plaçait en concurrent  du Commodore C64 beaucoup plus compliqué à utiliser et plus cher. Ce fut un réel succès et sorti cette même années le CPC 664 équipé d'un lecteur de disquettes trois pouces intégré. Sa vie fut de courte durée puisqu'en 1985 il fut remplacé par le CPC 6128 qui était plus compact, plus soigné et surtout qui avait 128Ko de RAM au lieu de 64Ko.