★ HARDWARE ★ Les CPC ★ AMSTRAD CPC 464, 664, 6128 ★ |
CPC (Microstrad) |
Au commencement était l'Amstrad CPC 464, puis vint le CPC 664 et maintenant arrive le CPC 6128. Le CPC 464 était la seule machine qui, pour un prix de 3 000 FF version couleurs, offrait un moniteur et un cassetto-phone intégré à une unité centrale. Cette unité centrale n'était certes pas révolutionnaire, mais tout de même très puissante. Elle intégrait en effet un Z80 cadencé à 4 Mhz, 64 Ko de mémoire vive dont 44 Ko pour l'utilisateur, un Basic rapide et complet, et enfin des possibilités graphiques et sonores exceptionnelles (jusqu'à 640 x 200 points et trois canaux sonores). Ajoutez à cela un clavier mécanique bien agencé et au toucher correct pour un familial, des périphériques bien pensés et aussi bon marché que la machine, et vous obtenez un succès commercial sans précédent. Les mois passaient et le succès se transformait en raz de marée, tant et si bien que le 464, que l'on appelait affectueusement « l'Amstrad », cessa de souffrir de neurasthénie avec l'arrivée d'un compagnon : le CPC 664. Cette nouvelle machine était en fait le résultat d'une greffe de lecteur de disquette en lieu et place du cassettophone, et d'une opération de chirurgie esthétique. La greffe tout d'abord : le format choisi pour les disquettes fut le 3 pouces d'Hitachi, format ayant perdu la bataille des standards sur le marché de la micro professionnelle (un certain Sony n'y serait pas pour rien...). AMSDOS, Sed maison assez sommaire, fut doublé du fameux CP/M de Digital Research. Sur le billard, le clavier perdit des couleurs, seul le bleu résista, isolé parmi de nombreuses touches grises : l'aspect devint plus sérieux, plus austère, bref, plus professionnel. Le Basic subit, à l'occasion, un lifting, se voyant dopé par quelques fonctions supplémentaires : remplissage de figures, tracé de pointillés... (voir encadré). Le prix du 664 : 3 790 FF pour la version monochrome , 5 290 FF pour la couleur. Amstrad ne prit pas de congé de maternité et commença à regarder vers l'Amérique : quel marché juteux pour une firme en pleine expansion et alignant succès sur succès ! Il fallait, pour reconquérir le nouveau monde, une machine encore plus austère et plus professionnelle ; les couleurs du clavier disparurent cette fois complètement et la mémoire fut portée à 128 Ko. Avec CP/M +.., en plus de CP/M 2.2 et des dimensions très réduites par rapport à l'envahissant CPC 664, l'envahisseur était fin prêt pour traverser l'océan. Et puis, après tout, pourquoi réserver une aussi belle bécane pour le marché américain quand on connaît l'accueil que les Français ont réservé aux 464 et 664 ? Le CPC 6128, puisqu'il s'agit de lui, devrait donc être en France quand vous lirez ces lignes. Les trois engins sont bien sûr compatibles « vers le bas » tant au niveau logiciel qu'au niveau des périphériques : pourquoi perdre l'acquis dans ce domaine lorsqu'on sait que ce sont les quelque 15 000 logiciels et cartes en tout genre qui soutiennent une machine comme l'Apple 2, pourtant de conception ancienne. Les CPC 664 et 6128 peuvent, à cet effet, être connectés à un magnétophone standard. Sage précaution dans la mesure où l'essentiel de la logithèque a pour support la bonne vieille cassette. A propos de logiciels, qu'existe-t-il ? Eh ! bien, si vous êtes fortuné, vous pouvez vous offrir l'ensemble de logiciels professionnels soit Wordstar (traitement de texte), InfoStar (gestion de fichier) et CalcStar (tableur), le tout pour 6 000 FF ttc, sachez tout de même qu'ils sont complexes et lourds d'utilisation. Mis à part ces logiciels de luxe, il existe plusieurs traitements de texte bon marché mais dont les capacités sont assez limitées. Même remarque pour les logiciels de gestion de fichiers ou les tableurs qui ne peuvent prétendre au titre de logiciels professionnels. Pour les jeux, la logithèque est déjà très fournie et globalement de bonne qualité, il s'agit surtout de jeux d'actions, les jeux de stratégie et d'aventures ne faisant que timidement leur apparition. QUELLE VERSION CHOISIR ? Si vois n'achetez un ordinateur que pour jouer, prenez b version couleurs. Si vous êtes un inconditionnel de b couleur, prenez toujours la version couleurs. Sinon, je vous conseille vivement la version noir et blanc, c'est beaucoup plus lisible, et le mode 80 colonnes est alors vraiment exploitable. D'ailleurs, il vous sera toujours possible de vous procurer l'interface Péritel (environ 500 FF ttc) permettant la connection à un téléviseur couleurs. Maintenant, quel Amstrad ? Le CPC 464,664 ou 6128 ? Eh ! bien, ce n'est pas ce que vous voulez faire qui déterminera votre choix, mois plutôt l'épaisseur de votre bourse : si vraiment vous êtes fauché, prenez le 464, sinon, prenez le 6128, il coûte à peine plus cher que le 664. Mais n'oubliez pas une chose : pour travailler sérieusement, et efficacement, le lecteur de disquette est indispensable ; pour user vos nerfs et votre patience, le lecteur de cassette est efficace. THIERRY LEVY-ABÉGNOLI , MICROSTRAD n°1 (SEPT/OCT 85) |