SI VOUS RÊVEZ DE CRÉER UN PETIT serveur Minitel ou de manipuler des données vidéotex, Kentel vous ouvre, pour 380 F, les portes de la télématique. Destiné aux Amstrad CPC, il sera prochainement étendu aux matériels Thomson. Mais ne regardez pas Kentel de trop près : on ne peut pas faire plus laid, plus malcommode, plus fragile ! À vue de nez, c'est l'horreur : un câble (type nappe) relie le port imprimante d'un Amstrad CPC à la prise péri-informatique d'un Minitel. Deux fils s'écartent de la nappe, reliés à un petit circuit imprimé qui contrôle le détecteur de sonnerie à ventouse, et d'où s'échappent deux fils d'alimentation à relier à une pile de 4,5 volts. Tout cela tient par de la petite soudure. Les plus bricoleurs auront donc intérêt à carrosser l'ensemble, pour une meilleure sécurité d'emploi. Le logiciel, quant à lui, est présenté d'une manière tout aussi saugrenue : sur cassette, alors qu'il est pratiquement inutilisable sur ce support (lenteur, abscence d'arborescence dans le serveur). Quelle salade de fils et de câbles !
Un petit programme intégré à Kentel aidera cependant à faire une copie sur disquette du logiciel. Pour quelle raison Enter, la société éditrice de Kentel, a-t-elle adopté ce profil bricolo bon marché ? Le prix justement ! Toute considération esthétique ou ergonomique mise à part, Kentel offre en effet pour 380 F un ensemble télématique de bon niveau, constitué en fait de deux logiciels. Le premier est destiné à la création d'un micro-serveur monovoie, et donne à cet effet plusieurs outils assez complets. Ainsi, l'éditeur de pages vidéotex permet-il de travailler directement sur le plein écran du Minitel, en mode texte ou graphique. Sur l'écran de l'Amstrad figurent les codes correspondants aux caractères vidéotex saisis, qu'il est également possible de modifier à ce niveau. Cet éditeur est complété par les fonctions habituelles de sauvegarde, chargement ou visualisation de pages d'écran, et donne accès à tous les attributs d'écran vidéotex (couleur de fond et de caractère, insertion de sonnerie, etc.). La mise en route du serveur passe ensuite par la création de l'enchaînement des pages : chaque page est définie par un numéro d'ordre, et par les mots clés qu'elle contient, ce qui permet d'accéder à n'importe quelle page dans n'importe quel ordre, et autorise donc les arborescences. La seule sérieuse limitation du produit est l'impossibilité de définir des champs de saisie. C'est-à-dire que la personne qui se connectera à votre serveur ne pourra pas, par exemple, laisser de message. Ce défaut devrait, selon Enter, être corrigé dans une version ultérieure de Kentel. Le deuxième logiciel que propose Kentel, à côté du serveur proprement dit, est une "boîte à outils télématique" . Il s'agit d'une extension du Basic de l'Amstrad CPC, sous la forme de treize routines en langage machine. On y accède par des lignes Basic de la forme : CALL adresse, paramètre. Sont ainsi possibles la réception d'une page vidéotex ou de caractères, l'émulation des touches Minitel, l'émission d'un code, d'une valeur ou d'une chaîne de caractères vers les circuits vidéotex, etc. Cet ensemble permettra aux programmeurs de créer, de manière relativement simple, des procédures de communication. A titre d'exemple, le manuel d'utilisation donne d'ailleurs le listing d'un programme de gestion automatique de l'annuaire électronique. Pour Amstrad CPC. Prix :380 F TTC. Créé et distribué par Enter. LOGICIEL TESTÉ Version du commerce avec documentation de 24 pages. Yann QARRET , SCIENCE & VIE MICRO N° 35 |