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“Mesdames et Messieurs, bonsoir du Carnegy Hall où nous devrions ce soir, selon les milieux autorisés, assister à l'évènement musical de Tannée» Le MAESTRO entre maintenant en scène sous les regards innombrables et admiratifs de la foule qui s'est levée pour l'acclamer, Il la salue en retour et dans le silence maintenant revenu, va s'installer devant un clavier qui n'est semble-t-il, pas très orthodoxe.,. De plus en plus étrange, il lève sa baguette avant même l'entrée des musiciens, il enfonce une touche de son instrument bizarre et...”Music Master, prochainement commercialisé en France n'a d'autre but que de convertir votre Amstrad en un synthétiseur huit octaves doté des trois canaux inhérents à votre C.P.C., ainsi que de douze sons préprogrammés (rythmique comprise). Contrairement à beaucoup de ses concurrents, ce programme d'une simplicité d'utilisation rare ne demande aucune connaissance musicale particulière, si ce n'est un minimum d'oreille. En effet, il ne s'agit plus là d'écrire une partition, (opération fastidieuse et souvent infructueuse en raison d'un manque évident de connaissances en la matière), mais simplement de jouer, soit d'une manière instinctive, soit, pour les musiciens invétérés, en interprétant une œuvre écrite comme le ferait n'importe quel pianiste sur son instrument. Maestrissimo Après le lancement du programme et une présentation éloquente, vous verrez apparaître un clavier identique à celui d'un piano mais sur trois octaves seulement et réparti sur deux étages à la manière d'un petit orgue pour enfant. Il eut été malaisé d'une part pour les concepteurs, d'afficher l'ensemble des sept octaves que comporte logiquement un piano tout en préservant un minimum de confort visuel à l'utilisateur et d'autre part, d'affecter une touche C.P.C. à chacune des touches piano, ces dernières étant nettement plus nombreuses. (Pour utiliser les huit octaves dont vous disposez, il faudra actionner les touches SHIFT et CAPS LOCK). En plus de la commodité visuelle dûe à cet état de fait, l'organisation de l'écran correspond étroitement à celle du clavier de votre Amstrad, ce qui n'est pas un mal, vous vous en rendrez vite compte si vous décidez de vous lancer dans l'élaboration d'un morceau. De par cette disposition, il vous sera facile de vous déplacer sur votre clavier sans trop de risque d'émettre un son “canardeux”. Les touches réservées aux sons vont de “E” à “[” pour le clavier supérieur et de “Z” à "/” pour l'inférieur. Les notes dié-sées étant représentées par les (slash) touches du dessus. Ex : E(do), 4(do ). La barre d'espace tient le rôle de pédale de tenue. Quant à la rythmique, elle s'obtient grâce aux touches de fonctions allant de 4 à 9. Et en ayant la musique... Avant de vous lancer tête baissée dans ce qui sera la symphonie du siècle, il vous faudra prendre certaines dispositions. On ne dirige pas un orchestre, (si petit soit-il), sans avoir réglé quelques détails au préalable... Votre “cahier des charges” se résume ainsi : tout d'abord, affecter un instrument à chacun de vos musiciens, (canaux), et ensuite, sélectionner le nombre d'instruments que vous désirez entendre au premier plan,, (FOREGROUND), et au second plan, (BACKGROUND). Pour ce qui est de l'affectation des sons, vous devez utiliser les touches de fonctions (1, 2 ou 3) suivant le canal concerné, ce qui fera se déplacer le curseur en vidéo inverse sur le numéro correspondant à l'instrument de votre choix. Une fois parvenu sur le chiffre six, une nouvelle pression sur les touches précitées fera revenir le curseur à son point de départ. “C'est bien beau tout cela”, me direz-vous, “mais on ne sait pas encore de quel genre de sons nous disposons”. Ce à quoi je vous répondrai qu'il n'est d'autre moyen que de vous faire la main ou tout au moins l'oreille... Maintenant, n'oubliez pas que vous disposez de trois canaux et qu'il vous faut donc sélectionner un son quelqu'il soit pour chacun d'entre eux avant de passer à l'étape suivante. La sélection du nombre d'instruments du premier et du second plan s'opérera cette fois en utilisant les touches curseur haut et bas. A chaque pression sur ces touches, vous ferez varier les paramètres se trouvant respectivement à la droite de FOREGROUND et de BACKGROUND. Ex : FOREGROUND : 3 BACKGROUND : 0, donnera une configuration de trois canaux utilisés au premier plan, (c'est-à-dire qu'il vous faudra les jouer simultanément), et zéro sur le second. Tandis que : FOREGROUND : 1 BACKGROUND : 2, donnera un son au premier plan et deux sons à jouer simultanément au second etc... Dans le second cas de cet exemple, vous devrez donc enregistrer votre premier plan et une fois cette opération terminée, essayer de jouer d'une manière aussi synchro que possible le second plan sur la première partie de votre enregistrement. Après quoi il ne vous restera plus qu'à décider si votre œuvre mérite d'être mise en mémoire sur disquette ou cassette. Attention, si vous sortez prématurément du mode création sans avoir au préalable sauvé votre musique, celle-ci sera irrémédiablement perdue. Avec ces quelques conseils, vous pouvez d'ores et déjà vous aventurer dans la création musicale. Certes, ne vous attendez pas à faire des miracles. La création, avec un grand C est un travail de longue haleine dont la patience fait partie intégrante à 70. Cependant, après quelques minutes d'acharnement, vous aurez le contentement à nul autre pareil d'entendre et de réentendre votre composition autant de fois que vous le désirez et, croyez-moi, cela récompensera largement toute la frustration ressentie au début. La baguette du chef Malgré les qualités quasiment irréprochables de ce logiciel compte tenu des limitations sonores du C.P.C., il demeure tout de même quelques points qui obscurcissent considérablement le ciel de Music Master (qui sans cela eut été d'une clarté éblouissante !) Primo : le mode d'enregistrement direct utilisé par Music Master, tout pratique qu'il soit n'en comporte pas moins un ennui majeur. Le son étant obtenu par la pression ponctuelle d'une touche du clavier, il s'en suit que l'attaque est elle-même enregistrée et passera d'autant mieux que la tonalité est grave. Néanmoins, le clavier du 6128, mieux conçu que celui des autres C.P.C. (erreur de jeunesse !...), donnera une qualité sonore nettement supérieure. Secondo : vous ne disposerez d'aucun droit à l'erreur. En effet, si lors de l'enregistrement de la deuxième partie d'un morceau vous commettez une “coquille”, vous en serez pour vos frais et devrez reprendre votre travail dans sa totalité. Grave oubli de la part des concepteurs. Tercio : le point le plus important selon moi est encore le manque d'un métronome qui nous guide dans notre exécution à la manière d'un chef d'orchestre brandissant sa baguette. Peut-être ne s'agit-il là que d'une impossibilité technique pur et simple vu l'emploi simultané des trois canaux, mais le problème n'en demeure pas moins. Voilà le tableau dressé. Une petite chose encore : Music Master a été testé à l'aide d'un système amplificateur (MAESTRO, de Vanguard Leisure également), comportant une paire d'enceintes, un amplificateur et un casque, l'ensemble compatible avec tous les Amstrad de la game C.P.C. Ce matériel sera commercialisé prochainement en France pour un prix avoisinant les 400 F, ce qui intéressera, certainement ceux d'entre vous qui n'ont pas la chance de posséder une chaîne hi-fi à laquelle raccorder leur Amstrad. Quand à Music Master qui bénéficiera des deux supports, son prix ira de 130 F pour la cassette, à 160 F environ en ce qui concerne la disquette (prix recommandés par le fabricant). Georges Brize, Amstrad Magazine n°16 |
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