« Ziipshebam», «pow», «wiïiiz»... génial, l'Amstrad!Supersonic : trêve de mélodie, vous vous attaquez au bruitage. Finies les taules-orages déchaînés et les noix de coco-galop de cheval, l'Amstrad s'occupe de tout avec des «ziipshebam », «pow», «blop», «wiiiiz» du meilleur goût. Reste que pour ne pas patauger entre « les rendez-vous » et la définition de l'enveloppe, mieux vaut en premier lieu courir acheter «Musique sur l'Amstrad CPC664 et 464» de lan Waugh ou tout autre manuel de débroussaillage. Un mérite à accorder à Supersonic ? Sa clarté et sa simplicité à l'image du tableau de présentation qui synthétise les liens entre les sept fonctions disponibles. D'autant qu'un « aide » salvateur permet à tout moment de se remémorer les jeux des touches ainsi que le but de chaque option. Tout s'articule autour de l'instruction «sound» qui conditionne quinze bruits différents jouables immédiatement. Par simple pression des touches curseur on incré-mente ou décrémente les paramètres classiques de définition de chacun : canal, hauteur *(pitch), durée, volume enveloppe de tonalité et de volume ainsi que fréquence du bruit (noise). Classique. La suite passe par le paramétrage des enveloppes découpées en cinq sections. Un simple tableau à remplir en choisissant le nombre et la taille des intervalles ainsi que le temps de pause adéquat. Comble du luxe le musicien visualise enfin le fruit de ses cogitations par une courbe à échelle variable exprimant le volume en fonction du temps (en centième de seconde) ce qui permet de déterminer la durée d'un son et ses variations d'intensité à l'intérieur de cette durée. Au bas mot (et dans le meilleur des cas), 265 lignes d'instruction Basic en programmation traditionnelle. Aussi gratifiant qu'éducatif. L'option « boucle » permet alors de jouer un « sound » en faisant varier n'importe lequel de ses paramètres et de boucler sur un autre pour obtenir une cascade de borborygmes modulables.
Le fin du fin de Supersonic repose sur le « supercalc » qui permet la mise en tableau de une à treize boucles créées précédemment. Du délire symphonique, le bouclage s'effectue à deux niveaux : général et pour chaque paramètre des sounds définis (500 boucles).. C'est ainsi que l'on obtient la bande sonore d'une pièce tombant sur un sol carrelé avec toutes les vibrations crescendo, le départ de l'Orient-express ou le gazouillis d'un rossignol sur fond de chasse d'eau. A s'y méprendre. Innovation marquante par rapport à ses concurrents, Supersonic se pose en système ouvert. Une option « X » affiche le programme Basic correspondant au son généré. En clair cela veut dire que l'on peut aisément inclure un décollage de 747 dans un simulateur de vol « home made» ou le doux bruit d'une caisse enregistreuse dans sa composition musicale créée sur Super Music (à venir chez les mêmes éditeurs) à la mode des Pink Floyd. Un logiciel ouvert qui offre du prédigéré de création sonore ; pour 99 F (cassette) et 139 F (disquette), ce serait un crime de se le refuser. Deux défauts : cela manque singulièrement d'exemples et la mise en main est relativement longue (un après-midi). Comme d'habitude on peut sauver ses compositions. TILT n°29 (mars 1986) |