GAMESDIVERS ★ OXPHAR: UN SCÉNARIO, UNE PIÈCE DE THÉÂTRE ET UN JEU INFORMATIQUE (AMSTRAD MAGAZINE) ★

OXPHAR: un scénario, une pièce de théâtre et un jeu informatique (Amstrad Magazine)Games Divers
Résumons un peu l'histoire d'Oxphar. Il y a déjà quelque temps, Georges Vérin, créateur et metteur en scène de la Compagnie de la Manicle, écrivait, en collaboration avec Michel Bisson, le scénario d'une épopée chevalleresque nommée Oxphar. Mais soudain, alors que la pièce était déjà bien avancée, Georges Vérin découvre les jeux de rôle et d'aventure sur ordinateur. Et c'est le coup de foudre !

“Pourquoi ne pas essayer de faire une expérience conjointe ?” se dit-il alors ? Pour la Manicle, l'informatique était un moyen de rendre ses spectacles encore plus vivants, ce qui a toujours été le but. “J'aime bien la soupe, et j'aime bien mélanger les légumes pour faire une soupe la meilleure possible” raconte Georges Vérin. Donc, j'ai eu envie d'entrer dans le monde de l'informatique, et voir ce que je pourrais en tirer. A partir de là, j'ai cherché des partenaires pour arriver à mes fins, et je suis tombé sur un organisme qui s'appelait à l'époque l'Agence pour le Développement de l'Informatique, qui a été très intéressée par mon projet de créer parallèlement un jeu informatique et un spectacle sur le même thème, sur la même histoire, sur le même plan. Je voulais permettre au spectateur de jouer à être Oxphar, à se mettre dans la peau du personnage, pour qu'il retrouve dans le spectacle une ambiance et des personnages qu'il connaît déjà”.

Et l'ADI a été d'autant plus intéressée que c'était la première fois qu'un tel projet était tenté.

Ce public, que Georges Vérin essaye continuellement de convaincre, à qui il essaie de faire ressentir, à travers son art, ce que lui-même ressent, il allait pouvoir lui permettre de s'identifier complètement au héros, et par là, le sensibiliser encore plus.

Mais ce n'est pas tout “sans être informaticien, je pense que ce projet, et peut-être d'autres, car je souhaite qu'il y en ait d'autres de ce genre par la suite, va permettre également à l'informatique de s'aérer un peu, d'établir de nouvelles formes de rapports entre elle et le monde extérieur”.



Tous ces personnages apparaissent dans l'histoire d'Oxphar : les costumes sont superbes, non ?

Malheureusement, l'ADI fermait ses portes quelques temps après, et Georges Vérin devait reprendre sa quête d'éditeur. Certains lui ont répondu que ça ne les intéressait pas, d'autres ont promis de rappeler plus tard.

Seul Ere informatique — et un autre éditeur de Bordeaux, qui n'existe malheureusement plus non plus, ont immédiatement répondu oui. D'autres partenaires sont ensuite venus appuyer La Manicle : le Ministère de la Culture, le Conseil Régional de Haute-Normandie, la ville du Havre — où est établie la compagnie — et la Maison Municipale des jeunes de La Rochelle, qui a apporté les moyens techniques les plus importants. Plus quelques “sponsors” privées : des petites entreprises du Havre, et surtout la Coopérative Régionale de Saintes, qui a été d'un gros soutien financier.


Oxphar : en personne !

A partir de là, créer une épopée chevaleresque sur un plateau de théâtre, c'est quasiment impossible, à moins de dis-Ppser de moyens extraordinaires, ce qui n'était — et n'est toujours pas — le cas de la Manicle. Il a donc fallu trouver des “trucs”, comme l'inclusion dans le spectacle des nouvelles technologies : la télévision, des transformateurs de voix pour surdimmensionner les voix des comédiens, des effets sonores particuliers, et des images de synthèse avis aux connaisseurs : ces images de synthèse ont été réalisées par Bruce Krebs, un spécialiste du genre).

Et le résultat est réellement surprenant. Mais il ne tient qu'à vous d'en juger. La Compagnie de la Manicle — qui est d'ailleurs en train de changer de logo pour devenir “La Manicle, spectacle fantastique et audiovisuel pour la jeunesse” — entame une tournée en France. De plus, Georges Vérin envisage la réalisation d'un film tiré d'Oxphar, qui serait, je cite : “le troisième niveau et l'aboutissement d'Oxphar”.

En attendant, la Manicle et Ere Informatique installent des micros avec le logiciel Oxphar à la fin de chaque représentation théâtrale. Les enfants, et les plus grands peuvent ainsi jouer, se retrouver dans la peau du héros qu'ils ont vu sur scène. La pièce de théâtre et le jeu micro s'enrichissent donc mutuellement. Ebaûche d'un rapprochement du jeu vers un art plus spectaculaire.

Stéphane Schreiber , Amstrad Magazine n°24

GAMESDIVERS ★ OXPHAR côté micro ★
Un scénario commun avec d'un côté une pièce de théâtre et de l'autre un jeu micro. Nous sommes allés discuter avec Michel Rho, le “D.A.” (Directeur artistique) de l'éditeur d'Oxphar : Ere Informatique.

Amstrad Magazine : comment va se présenter Oxphar, le soft ?

Michel Rho : il va être à la fois très semblable et très différent de la pièce de La Manicle. Georges Vérin est venu nous voir avec un scénario pour théâtre, donc très linéaire, et il nous a fallu le remanier, avec Philippe Taupin (le programmeur du jeu, avec qui j'avais d'ailleurs déjà fait équipe pour “Despotik Design”), pour pouvoir le rendre jouable sur ordinateur. En effet, un jeu d'aventure se doit d'avoir des solutions multiples à certaines situations, contrairement à une pièce, où le héros ne “réfléchit” pas. Mais il va de soi que les personnages sont les mêmes, ainsi que l'intrigue générale.

De plus, nous avons eu avec Philippe, qui est un véritable génie de l'informatique, pas mal d'idées originales pour un jeu d'aventure. Par exemple, les icônes. Alors que d'autres jeux les utilisent pour pallier l'insuffisance de l'analyseur syntaxique (je pense notamment à “Masque”), nous avons choisi d'en faire des solutions à des énigmes qui seront posées tout au long du jeu. De plus, elles sont dissimulées dans le décor, et le joueur devra les trouver, avant de résoudre l'énigme. Elles ont une fonction différente à chaque fois.

Notre principal soucis a été de ne pas retomber dans le piège classique des jeux d'aventure existants, à savoir le blocage de situation. Nous avons mis au point un système qui permette au joueur d'avancer dans le jeu quoiqu'il arrive. Mais bien sûr, il ne pourra gagner l'aventure que s'il a fait tout ce qui est demandé.


Philippe Ulrich / Emmanuel Viau

A.M. : je suppose qu'adapter un scénario de théâtre n'est pas chose facile ?

M.R. : bien sûr que non ! Il a fallu ruser à mort. Il était de toute façon impossible de rendre complètement l'ambiance de la scène, notamment les jeux de lumière et de son. Nous avons donc choisi de tout faire pour rendre le logiciel le plus attractif possible : une programmation des plus avancée, des graphismes d'enfer (merci pour moi), avec pourquoi pas des digitalisations des acteurs dans leur costume, et surtout un compromis entre l'aventure et l'arcade, pour rendre le jeu moins immobile. Ainsi, le personnage du Maître du Jeu est un sprite qui se balade sur
l'écran, jusqu'à atteindre un coin bien défini pour dire ce qu'il a à dire.

Bien sûr, dans le jeu son texte est écrit dans une bulle car on n'a pas assez de place en mémoire pour digitaliser une voix. Mais tout cela avec une extrême simplicité, car le jeu doit rester accessible à tout le monde.

A.M. : et au niveau conception pure ?

M.R. : pour ce qui concerne la programmation, je fais — ou plutôt nous faisons — entièrement confiance à Philippe Taupin, qui n'en est pas à son premier coup d'essai. Au risque de me répéter, je dirais qu'il est vraiment excellent, ça lui fera plaisir (rires). C'est pour les dessins que j'ai un peu peur. Non pas que je doute de moi (re-rires), mais on choisit de travailler en mode 1, ce qui nous aide pour adapter ensuite le logiciel sur Atari ST et IBM et compatibles. Or, j'ai l'habitude du mode 0, avec ses seize couleurs. N'en disposer plus que de quatre risque de me gêner énormément, mais avec un peu de pratique, ça ira tout seul. (J'avais pensé à dessiner des “gonzesses d'enfer”, tout simplement en digitalisant les actrices nues et en les “habillant” ensuite, mais je ne pense pas que ça se fera !) (re-re-rires).


"Un peu d'Ere" : Michel Rho

A.M. : Oxphar-le-logiciel est prévu pour la rentrée. Pourtant, une version Thomson existe déjà. Pourquoi un tel retard pour la version CPC ?

M.R. : la version Thomson d'Oxphar est une adaptation presque mot pour mot de la pièce. Les auteurs ont pris le scénario de La Manicle, et ont directement écrit leur logiciel d'après lui. Ce qui n'est pas notre cas. Si tu avais écouté ce que j'ai dit, tu n'aurais pas posé cette question (re-re-re-rires). Pour résumer, c'est parce que nous fignolons notre logiciel qu'il a du retard sur la version Thomson. Mais je peux garantir que l'attente en vaudra la peine !

Propos recueillis par Stéphane Scrheiber

Pour nos amis lecteurs de l'Ouest, nous signalons que la prochaine représentation de la pièce de Théâtre Oxphar aura lieu le 2 juillet 1987, au Havre, dans la salle Niemeyer de la Maison de la Culture.

Amstrad Magazine n°24

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L'Amstrad CPC est une machine 8 bits à base d'un Z80 à 4MHz. Le premier de la gamme fut le CPC 464 en 1984, équipé d'un lecteur de cassettes intégré il se plaçait en concurrent  du Commodore C64 beaucoup plus compliqué à utiliser et plus cher. Ce fut un réel succès et sorti cette même années le CPC 664 équipé d'un lecteur de disquettes trois pouces intégré. Sa vie fut de courte durée puisqu'en 1985 il fut remplacé par le CPC 6128 qui était plus compact, plus soigné et surtout qui avait 128Ko de RAM au lieu de 64Ko.