Madame Amstrad est en alerte. Madame Amstrad a l'œil sur ses stocks fondants. En moins d'un an, la blonde Marion Vannier, créatrice d'Amstrad France, se voit portée parla vague CPC 464 au rang des entreprises-phénomène. Car Amstrad est un phénomène. A peine annoncé, ce micro sombre à touches sobrement colorées entend bien faire un malheur. Fort de sa capacité de 64 Ko ? De son processeur Z 80 A ? De son Basic « Locomotive » ? Quenenni. Fort, tout simplement, de sa « formule » et de son prix. Pour 4 990 FF, vous voilà propriétaire d'une unité centrale à lecteur de cassettes intégré et d'un moniteur couleurs 640 x 200points. Pour 2 000 FF de moins, le moniteur sera monochrome. Vous branchez, c'est prêt.Mieux : entre l'annonce et la disponibilité effective, le public alléché n 'a pas attendu. C'est maintenant que se listent, au grand dam de Madame Amstrad, les files d'attente. C'est la ruée vers ce drôle de must. C'est le triomphe pour cette présidente-directrice générale-gérante, directe, passionnée et secrètement pleine de trac face au succès... A notre première rencontre, vous annonciez avec superbe et conviction : je vise les 10 % du marché ». Vous les tutoyez six mois après, due s'est-il passé ? Tout a commencé en juin 84. Mon objectif pour septembre. 100 000 machines. Du début de cette année à fin février, j'en sms à 50 000 ! Et en rupture permanente de stocks. La demande ? 20 000 par mois, que nous ne pouvons pas satisfaire à 100%. Je suis malheureuse, vous savez... Je compatis. Combien de temps doit-on attendre, en ce moment pour obtenir son Amstrad ? A Paris, comptez un mois. Mais c'est pire en province... Un phënomène inattendu par les Anglais ? Certainement. En juin dernier, je commence, pleine de confiance, ma tournée des grands points de vente. J'en rencontre cinq. Ils m'ont tous dit « Boh... » Fnac et Nasa ne m'accordent pas même de rendez-vous ! Mon enthousiasme en prend un coup. Je n'avais pour argument que la promesse des Anglais de me livrer tout de suite 20 000 machines. L'on m'a gentiment ri au nez : les revendeurs n'ont pas l'habitude de compter sur les promesses de disponibilités immédiates ! Mais deux phénomènes, alors, s'allient : Amstrad tient ses promesses et ... c'est le public qui réclame, partout, le CPC. Alors tout bascule : les revendeurs qui n'y croyaient pas sont tous revenus. Ils font la queue... Le secret, c'est le prix ? Pas seulement. C'est le produit lui-même. Amstrad est l'inventeur de la chaîne audio en « rack ». Une prise et ça marche. Alan Mikle Sugar, le fondateur « d'A.M.S. Trade » a tout simplement adapté sa formule au micro-ordinateur. Avec un écran haute résolution 80 colonnes, un vrai clavier, la perspective d'extensions à prix modérés. Réaction des Britanniques ? Le marché français les a enfin convaincus. J'obtiens tout ce que je demande. Je suis devenue, pour les Anglais, quelqu'un d'important ! « Un clavier Azerty ? Ça sert à quoi ? Il m'a fallu me battre avec eux. En juin 84, ils me disent : « commençons en janvier 85 ». Moi, je veux démarrer sur les chapeaux de roue, en septembre. Je négocie serré. J'obtiens 10 000 pièces. C'est l'explosion. En décembre dernier, j'aurais pu en vendre 50 000 ! Et en janvier et février, Amstrad n'a pu m'approvisionner que de 17 000 ordinateurs... Au fait, comment Amstrad « marche » -t-il chez lui? Il s'est vendu 200 000 CPC 464 de juin 84 à décembre. Ce qui doit représenter environ 10 % du marché. Derrière Sinclair, puis, je crois, Commodore, Acorn... Parlons de « l'après » 464. Les produits en préparation... Quels produits ? Ecoutez, je vends quelque 20 000 CPC par mois. Laissez-nous souffler... Mais la version française... C'est quoi? Un clavier Azerty? Rien de prévu. Ça sert à quoi ? Nos clients accueillent fort bien la disposition anglo-saxonne. Cela dit, je suis certaine que l'une des prochaines machines Amstrad sera livrée en Azerty. Le 664, par exemple ? Non. Pas le 664. Mais je ne veux pas en parler. C'est l'unité centrale dont la rumeur indique qu'elle s'orchestrera autour d'un 68 000 Motorola, ce qui semble lui ouvrir le chemin ' des icônes-souris ? 68 000 ? Je ne sais pas de quoi il s'agit... OK. Revenons à Marion Vannier chef d'entreprise. Comment devient-on la " patronne » de la filiale du champion de la chaîne « en bloc » ? En lui étant fidèle depuis le début, je suppose. J'ai débuté mon activité professionnelle chez Cogel, le premier importateur de chaînes Amstrad. Lorsque le constructeur britannique a décidé de créer sa propre filiale, il m'en a confié le projet. Il y a trois ans. J'ai donc diffusé les chaînes, domaine que je connais bien. Lorsque Amstrad a créé le CPC 464, j'ai foncé sur ce marché de l'informatique familiale, inconnu pour moi. Je continue à tout ignorer de la technique informatique. Mais de deux au départ, nous sommes passés à dix-neuf. Chaînes audio et micro-ordinateurs font-ils bon ménage ? Non. Je vends 8 000 chaînes par mois. Je pourrais faire plus. Je les néglige. Le phénomène de vente du CPC 464 m'en a empêché... Propos recueillis par Olivier Magnan , L'Ordinateur Individuel n°69 Avril 1985 Les nouveaux Amstrad, à propos desquels Marion Vannier reste si discrète, sont esquissés page 81. UN NOUVEL AMSTRAD Lorsque l'on veut parler de l'Amstrad CPC 464, on dit simplement « l'Amstrad ». Il faudra désormais prendre soin de bien prononcer « cépécé quatre cent soixante quatre » pour éviter la contusion avec un nouveau modèle bientôt sur le marché, le CPC 664. un nom tout aussi poetique. Il ne s'agit évidemment pas d'un successeur, absolument inutile devant le succès du modèle actuel. Le 664 sera plus cher (on ne sait pas encore de combien) et possédera un lecteur de microdisquettes 7 cm intégré au boîtier, à l'emplacement où se trouve le magnétophone sur le 464. Le système d'exploitation des disquettes sera donc en mémoire morte ; pour le reste, les deux appareils seront probablement très semblables. Date de commercialisation prévue : le mois prochain. Autre rumeur, celle d'une machine 32 bits en quête de processeur (le 68 000 de Motorola, le 32 de NSC ?). « Rien de définitif » résume-t-on du côté d'Amstrad France, sinon que ce gros Amstrad verrait ses logiciels « compatibles en mode ascendant ». comprenez que les programmes anciens (CPC 464) tourneraient sur la nouvelle machine. Ultime bruit de fond : la sortie d'un écran en format A4, autrement dit conforme à la taille de nos bonnes vieilles feuilles de papier standard. « Dans les cartons ». Amstrad dixit. |
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CPCrulez[Content Management System] v8.73-desktop Page créée en 239 millisecondes et consultée 1231 foisL'Amstrad CPC est une machine 8 bits à base d'un Z80 à 4MHz. Le premier de la gamme fut le CPC 464 en 1984, équipé d'un lecteur de cassettes intégré il se plaçait en concurrent du Commodore C64 beaucoup plus compliqué à utiliser et plus cher. Ce fut un réel succès et sorti cette même années le CPC 664 équipé d'un lecteur de disquettes trois pouces intégré. Sa vie fut de courte durée puisqu'en 1985 il fut remplacé par le CPC 6128 qui était plus compact, plus soigné et surtout qui avait 128Ko de RAM au lieu de 64Ko. |
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