Il y a des modes qui sont très désagréables. En ce moment, le dernier chic consiste à attaquer les journaux qui ne font qu'empècher de tourner les affaires en rond. PC Hebdo teste un logiciel de copie vendu normalement dans le commerce pour faire normalement la copie de sauvegarde prévue normalement par la loi, et un vendeur de logiciel le fait interdire. Hebdogiciel dénonce haut et fort les pénuries de disquettes Amstrad qui ont mis les utilisateurs et les vendeurs dans la merde pendant de long mois, et Sugar demande 1.000 000 de francs de dommages. Que le Sunday Times se pose des questions sur la non-ventilation du PC 1512 et sur la surchauffe des cartes introduites dans la machine et Sugar - encore lui - met ses avocats en branle. Hebdogiciel se fout des attaques injustifiées (et rejetées par les tribunaux) d'Amstrad, et Sugar - toujours lui - multiplie les procès en espérant nous arrêter. Kléber Paulmier qui s'est essayé à ce genre de sport a pourtant laissé tomber, Sugar pense-t-il pouvoir mieux faire ?En tout cas, il vient de lancer une nouvelle procédure, sans raison très précise, contre nous. En gros, il considère que nos “attaques" répétées lui ont fait perdre de l'argent. Sans bien préciser les attaques en question qui sont "trop longues à citer" mais qu'il a réussi à chiffrer : 1.000.000 de francs pour Amstrad, 100.000 francs pour lui et un franc pour Marion Vannier. Un seul petit franc, la pauvre ! A sa place, je me sentirais vexée. Il aurait pu faire un effort et demander au moins 10 balles, avec un franc on n'a plus rien de nos jours. Bref, Amstrad nous demande pour le moment : 1.000.000 francs pour le faux CPC 5512, objet d'un très joli gag dont vous vous souvenez sûrement. PLUS 100.000 francs pour avoir collé des oreilles de Mickey à Sugar sur une caricature. PLUS 1.000.000 pour les “attaques trop longues à citer" PLUS 100.000 francs pour Sugar et UN franc pour Marion Vannier pour les mêmes raisons imprécises Ce qui nous fait, si je compte bien. 2.200.001 francs sans compter la demande d'interdiction d'Amstradebdo. Et c'est avec des petites sommes comme ça qu'on veut nous faire fermer nos gueules ? Laissez-moi rire ! Et la liberté de la presse ? On s'assoit dessus ? N'importe qui peut attaquer n'importe quel journal sous prétexte qu'il perd du fric? Tiens, prenons un exemple marrant : en novembre 84, nous avons fait la une de l'HHHHebdo avec le CPC d'Amstrad qui arrivait sur le marché. Et un bon article. Tellement bon qu'Amstrad l'a fait agrandir pour l'afficher sur son stand de Micro-Expo. Pas le petit poster, la grande affiche du genre 2 mètres sur 3. Sans notre autorisation en plus, mais comme ça nous faisait de la pub... Cette année, pas d'affiche. Donc, Amstrad n'a pas eu droit à de la pub gratuite et a perdu de l'argent. Nous n'avons pas eu droit, nous non plus, à la couverture de l'HHHHebdo affiché dans un salon, sur un stand Amstrad et nous avons nous aussi perdu de l'argent. Donc, si nous suivons la mode actuelle, nous pouvons faire un procès à Amstrad et Amstrad peut nous faire un procès. Que nous perdrons tous les deux, mais il faut bien suivre la mode. A moins... A moins que comme beaucoup de gens sérieux de l'informatique, Amstrad utilise les critiques de la presse pour corriger ses erreurs au lieu d'essayer de la faire taire par des procès inutiles. Mais il ne faut pas réver, chacun ses modes, chacun son monde... Gérard Ceccaldi , Hebdogiciel n°160 |
