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MIDLINE PROCESS , le procés
Sentant d'ici le vent de polémique déclenché par la sortie de Midline Process, vous n'échapperez pas à une petite étude de cette dernière. Remarquez que de nos jours, contre tout bon sens (ceci constitue presque un pléonasme), un procès est connoté négativement, oubliant du même coup qu'il peut tout à fait rendre justice.
Objectivement Si l'on ne tient compte que du résultat, il y a de quoi être bluffé. Réitérant l'exploit de Backtro, voici quelque chose que je n'aurais jamais pensé voir un jour sur CPC, ce qui au passage n'est pas incompatible avec la conviction que tout est faisable sur CPC, ne pas confondre potentialité et réalité. Même si les vidéos d'Offset utilisaient déjà cette technique (la primeur ne revient donc pas à Targhan contrairement à ce qu'il affirme), elle se voit ici transcandée de par sa combinaison à un effet excellent. Les musiques sont superbes, le catalogue également (mais seulement en mode 1 !).
Subjectivement Les sens ayant retrouvé leur calme, c'est la raison qui s'éveille, venant objecter deux choses principales : — cette démo n'est qu'un vulgaire slide-show. Ayant pris conscience que chaque étape d'animation n'était qu'une capture d'écran compressée, et affichée telle quelle à l'écran, plus d'un demomaker crie au scandale. Mais cette technique étant au rendu visuel, ce que le YM est à la musique, pourquoi ne pas dans ce cas se scandaliser de ce dernier ? Dans les deux cas, l'exécutable ne s'occupe que de décompresser et envoyer des paquets d'octets, au PSG dans un cas, à l'écran dans l'autre. Comme me le faisait remarquer Madram, la plupart des routines des effets softs existants peuvent être vues comme des routines de décompression, dans la mesure où elles produisent une grosse quantité de données à partir de presque rien. Nous nous rapprochons ici du problème du sorite, grande énigme de la logique : à partir de combien de grains de riz a-t-on un tas ? A partir de combien de cheveux une personne est-elle chauve ? A partir de combien de kilo-octets la notion de temps réel devient inappropriée ? Je considère donc que cette première objection, toute relative, n'a aucune valeur. — tout a été calculé avec un PC. C'est ici que réside le reproche principal, puisque cette démo est une nouvelle tentative de réléguer le CPC au rang de vulgaire console de visionage de démos. Il y a certes une performance FDC sans précédent, mais qui ne serait rien sans les données transférées par son PC. Imaginer Targhan manipuler ces méga-octets d'images .BMP sur son PC me provoque inévitablement un haut le cœur.
En marge de tout cela, certains ont déclaré : "J'aime pas la 3D". On ne peut rien faire pour ceux-là. Alors, que conclure ? Midline Process est une excellente démo, mais le plaisir de la visionner est amoindri à cause de la façon dont elle a été produite. Ironie du sort, Targhan déclare que seul un imbécile ou un menteur dira qu'on pouvait refaire la même chose en utilisant uniquement un CPC. Evidement ! : aucun CPCiste n'aurait eu l'idée de faire la même chose (captures d'écrans), il aurait conçu un véritable moteur 3D ! C'est là que réside l'intérêt de la limite ; elle pousse à se surpasser.
Réponse bonus Il n'y a aucune contradiction entre prôner une utilisation du CPC à la fois comme moyen et comme fin, et utiliser un PC pour faire un fanzine. En suivant cette logique, on en déduit qu'il devient également contradictoire d'envoyer des mails qui parlent de CPC avec un PC ! Du grand n'importe quoi, et pourtant j'aime bien Targhan.
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