« Ziipshebam», «pow», «wiïiiz»... génial, l'Amstrad!Amstradivarius : associer Stradivarius à ce genre d'outil relève de l'abus de confiance. Dès la première (et unique) image : une portée en clé de sol, l'autre en clé de fa 4, on sait à qui on a affaire : plus à un répétiteur plein de bonne volonté qu'à un génie musical: Simpliste mais sérieux d'où un charme austère. Soyons honnête, ne pas avoir à déchiffrer trente pages de notice en anglais n'est pas complètement étranger à cette impression. Tout le monde s'embarque dans la même galère : la composition sur synthétiseur en trois voix indépendantes sur sept octaves agrémentées de moults altérations à la clé (sept dièses et bémols) et d'un choix de 485 tempos. La seule originalité que l'on nous concède : modifier la couleur du fond. Une gentille mais futile attention. L'écriture des notes s'effectue par le biais du joystick : un petit coup à la verticale, l'astérisque se métamorphose en double croche pointée ou en soupir (dix durées de notes, six silences et une liaison), un petit coup à l'horizontale, le symbole sélectionné escalade les portées. Une touche du clavier permet de modifier la mesure et de positionner automatiquement la barre. Un avantage : un son est associable à une position sur la portée. Inconvénient ; on n'apprend pas à lire la musique. L'Amstrad exécute comme un grand vos trilles inspirées... sans mettre une once de sentiment. Mieux vaut ne pas dépasser en longueur des partitions du format «Au clair de la lune». Un balayage terriblement pénible pour la vue repousse les notes une à une, une fois que les portées originelles affichent «complet». Par ailleurs ne pas pouvoir visualiser simultanément les trois voix nécessite des prouesses de mémoire et de coordination. S'il s'avère ultra-rudimentaire, ce logiciel très strict sur le plan théorique devrait satisfaire les individus en manque de patience et les néophytes de la portée. TILT n°29 (mars 1986) |