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Quel néophyte n 'a rêvé, pour l'agrément d'un programme ou d'une page écran, d'adapter son thème musical favori aux trois voix musicales du CPC ? Du rêve à la réalité il n'y a qu'un pas qui hélas /, butte sur le casse-tête que représente le déchiffrage d'une partition.

Avant toute chose, précisons à l'attention des puristes que cet article n'est nullement un abrégé de théorie musicale (gammes, tonalités, harmonie, etc.), mais qu'il se propose de résoudre simplement le problème posé par la lecture d'une partition et sa transcription en une suite de données utilisables dans un programme basic (le problème est quelque peu différent en langage machine, mais à chaque numéro de Micro Mag suffit sa peine). Nous supposons bien évidemment que, forts de l'étude du manuel, vous maîtrisez désormais les bases minimales permettant de tirer parti des commandes musicales (SOUND, ENV, ENT, etc.) afin d'obtenir des sons cohérents. Reste donc à passer l'écueil de la partition, épreuve qui n'a rien d'impossible pour un néophyte instruit d'un minimum de connaissances. En fait, la théorie musicale fait appel à deux qualités que possède obligatoirement tout adepte de la micro-informatique : un brin de sens mathématique et un soupçon de logique.

La commande SOUND

Pour nos premiers pas de transcription, sera omise l'étude des enveloppes de tonalité et de volume, tout au moins dans leurs formes les plus complexes (simuler par exemple une mélodie sur un fond de rythmique, nécessite des timbres d'instruments différents devant alors être spécifiés pour chaque donnée). L'extrait d'un country-blues traditionnel provenant d'une partition pour guitare fera l'affaire. C'est un thème facile où la mélodie et les accords (plusieurs notes jouées simultanément) figurent sur une seule portée.
Ce n'est pas le cas des partitions pour pianiste nécessitant deux portées : une supérieure en clef de sol pour la mélodie (main droite) et une inférieure en clef de fa généralement pour les accords et les basses (main gauche). Une note située au même endroit de chacune de ces portées n'est évidemment pas la même. Pour ceux que cela intéresse : une note de la portée supérieure trouve une note de même nom, une ligne plus bas, dans la portée inférieure. Mais rassurez-vous, ne seront étudiées dans cet article que les notes figurant sur une portée en clef de sol (fig.1 ).

La commande SOUND attend donc le numéro de canal, la note à jouer et sa durée. Toutes ces informations, rangées sous forme de data, seront lues par la routine musicale. Le plus grand accord de notre morceau étant de trois notes simultanées, nous mettrons les trois canaux en rendez-vous afin qu'ils émettent leurs sons en même temps. Si nous avions eu six notes simultanées (un accord sur toutes les cordes d'une guitare), il aurait fallu supprimer trois notes ou faire exécuter sur un seul canal les six notes très rapidement (accord arpégé). Il y a d'autres solutions possibles : 2 * 3 notes ou 3 * 2 notes; à vous de juger de l'effet obtenu.

Généralités nécessaires

Une portée est constituée de cinq lignes horizontales qui se comptent de bas en haut (des notes graves aux notes aiguës). Les notes se placent sur les lignes et les interlignes. Quand la seule portée ne suffit plus à l'écriture, des lignes supplémentaires représentées seulement par un segment peuvent être rajoutées. Question : que se passe-t-il lors d'une descente excessive dans le grave ? La lecture devient confuse du fait de l'ajout d'une multitude de segments. C'est pour cela qu'intervient la portée de FA précédemment évoquée, où peut se poursuivre l'écriture après seulement une ligne supplémentaire (fig.2).

Portée et hauteur de notes La figure 1 précise l'emplacement des notes sur la portée. La flèche indique le do médium qui correspond, dans le manuel, à la période 239. Remarquez qu'ici, les notes basses peu nombreuses n'ont pas nécessité l'emploi de la clef de fa, la portée demeurant malgré tout lisible.

Remarque : la queue haute ou basse (on ne rit pas...) n'est qu'une question d'écriture.

Amstrad étant natif de Grande-Bretagne, on trouvera dans le manuel (partie 5 -notes et périodes sonores) ou les livres traduits de l'anglais cette notation :

  • C = DO
  • D = RE
  • E = MI
  • F = FA
  • G = SOL
  • A = LA
  • B = SI

Les habitués des E7, Am, etc., auront reconnu la notation des diagrammes d'accords pour guitare : dièse - bémol - bécarre Entre certaines notes de base autres que E et F (mi et fa) et B et C (si et do) naturellement distantes d'un demi-ton, viennent s'intercaler des notes intermédiaires (fig.3). Celles-ci, dépourvues de nom propre, sont obtenues en montant ou descendant d'un demi-ton une note donnée. Existent pour le signaler les signes d'altération suivants :

  • Le dièse monte la note d'une demi-ton.
  • Le bémol descend la note d'un demi-ton.

La figure 3 (pour les musiciens, gamme chromatique ascendante et descendante) montre la similarité existant entre certaines notes dièse et bémol. Par exemple, un fa# et un solb sont en fait identiques. Certains musiciens dont l'instrument le permet (comme le violon) les différencient très légèrement. Le piano quant à lui, ne dispose que d'une unique touche pour exprimer ces deux notes. Il en sera de même pour nous. A noter que les correspondances dièse/bémol ne sont pas indiquées dans le tableau de son du manuel.

Donc, logiquement, on ne doit pas trouver de mi# et de si# ? Perdu ! Cela arrivera pour des questions d'écriture dont vous n'aurez pas à vous préoccuper, ces valeurs devant être considérées comme fa et do.

Au cours de la portée, ces altérations se situent juste devant la note qu'elles vont altérer et restent actives durant la mesure entière (espace délimité par deux barres verticales appelées barres de mesure). Selon la tonalité d'un thème musical, des altérations sont inscrites en début de portée juste après la clef (armature de la clef) afin d'indiquer l'altération que subissent toutes les notes de même nom.

Par exemple, un dièse sur l'emplacement du do entre la 3e et 4e ligne, indique que tous les do, quel que soit leur hauteur, devront être compris comme des do#. Si le compositeur a besoin d'un do normal, il place localement un bécarre [ D ] annulant, pour la note qui le suit et durant la mesure, l'effet du dièse ou du bémol placé à la clef.

Cette partie «-Reconnaissance des notes » étant primordiale pour éviter les couacs, attardons-nous sur quelques exemples, en configuration.

Figure 4 : ici, l'armature de la clé est fa# et do# (tonalité de ré majeur pour les musiciens). Chaque do et fa rencontrés, deviendront respectivement do# et fa#. Les deux premières notes sont donc do# et do# à l'octave inférieur, la troisième et la quatrième, fa normal puisqu'un bécarre détruit dans la mesure l'effet du dièse à la clef. Pour rétablir dans cette mesure le fa# après le fa , il faudrait rajouter un dièse devant la note concernée. A l'aide du tableau du manuel, on relève alors les valeurs de périodes qui sont : 113, 225, 179 et 179 (ou 169).

Exercice

Recherchez les périodes relatives aux notes de la figure 5. Vous devez normalement obtenir les valeurs 179, 134, 201, 127, 80 et 134. A votre avis, pourquoi dans cet exercice, trouve-t-on deux fois la valeur 134 ?
Remarquez au passage que dans le manuel, les notes montant vers l'aigu sur la portée, figurent illogiquement vers le bas du tableau.

Durée des notes et silences Jusqu'à présent, on peut lire les notes sur la portée et trouver la période à transmettre à l'instruction SOUND. Reste à déterminer le temps d'émission des notes et des silences (laps de temps sans émission).

A cet effet, il convient de faire la distinction entre «-durée-» et «-tempo-». On peut déterminer qu'un do dure plus longtemps qu'un ré (par exemple, deux fois), sans pour cela savoir combien de temps la note doit être jouée. 2 et 1, 4 et 2, 6 et 3 ? En fait, le tempo est la vitesse générale d'interprétation. Sur les partitions de type classique, les termes comme presto, allegro, adantino, moderato, etc., donnent un ordre d'idée de cette rapidité d'exécution. En s'en inspirant directement, l'indice de durée qui distingue la durée des notes entre elles, sera multiplié par une variable tempo. Ainsi, nous modifierons la vitesse d'exécution en agissant sur cette variable, au lieu de modifier un à un la foule d'indices de durée présents en data.

La mesure

Après la clef et l'armature à la clef, nous trouvons sur la portée une indication fractionnaire de type : 2/4, 3/4, (ou 4/4), 3/8, ... Ce sont des indications de mesure (partie comprise entre deux barres verticales de la portée). 3/4 signifie par exemple que les mesures de la portée sont à trois temps, sachant qu'un temps est égal à une note dite noire . Les notes ou symboles de silences de toutes valeurs vont composer un ensemble de multiples ou sous-mul-tiples de la noire afin de remplir une mesure. Pour trouver l'indice de durée correspondant, consultez les tableaux 1,2 et 3.

Existe aussi le triolet, groupe de trois notes équivalentes, soit :

  • à une noire (triolet de croches),
  • à une croche (triolet de doubles croches),
  • à une double croche (triolet de triples croches), etc.

Les notes formant un triolet sont reliées par un signe de liaison et surmontées d'un petit 3 (fig.6). Cas particulier, 8/3 n'étant pas une division entière, on donnera en indice 3, 3, 2 ; ce sera imperceptible. Les croches, doubles croches, triples croches, etc., peuvent être reliées par un nombre correspondant de barres (fig.7).

Autres signes

D'autres signes conventionnels d'écriture se rencontrent sur une partition.

— (barre de reprise) : indique qu'il faut rejouer une deuxième fois la partie comprise, soit entre le début de la pojtée et ce signe, soit entre et ce signe.

— (signe de liaison) : lie deux ou plusieurs notes. Si elles sont identiques, leur durée s'additionne. Par exemple, lier deux noires séparées par une barre de mesure équivaut à interpréter une blanche. On peut aussi indiquer par là de ne pas trop marquer la deuxième note. La liaison de plusieurs notes différentes signale une interprétation plus «-coulée-» de celles-ci. Cet effet peut être obtenu sur ordinateur au prix d'une enveloppe de volume spéciale.

— (signe de renvoi) : effectue un renvoi sur le même signe rencontré précédemment. Accompagné de l'abréviation D. C (da capo), ce renvoi indique qu'il faut revenir du début du morceau jusqu'au mot FIN.

— Al coda (Al coda) : situé dans cette partie à rejouer, enverra à coda afin d'éviter qu'on vous retrouve dans dix ans en train de relire la même partie...

L'écriture musicale dispose fort heureusement de bien d'autres signes (point d'orgue, signe d'accentuation, signe d'intensité, etc.) dont certains sont spécifiques à l'instrument utilisé (exemple : glissé, tiré pour la guitare). En cas de panne, employez le courrier des lecteurs, faites l'achat d'un abrégé de théorie, ou réclamez l'aide d'un musicien patenté à la passion communicative.

Réalisation

Passons à la pratique en traduisant pas à pas quelques mesures de notre sympathique mélodie, formée de notes basses, agrémentée d'accords sur trois notes. Le canal 1 jouera toutes les notes séparées. Les accords seront interprétés avec les trois canaux mis en rendez-vous. On rajoute au numéro d'un canal :

  • 8 pour RDV avec A.
  • 16 pour RDV avec B.
  • 32 pour RDV avec C.

Ce qui donnera

  • 1 + 16 + 32 = 49 pour A avec B et C
  • 2 + 8 + 32 = 42 pour B avec A et C.
  • 4 + 8 + 16 = 28 pour C avec A et B.

L'emploi de ON SQ(1) rend le programme indépendant du déroulement normal du programme principal. Cette commande puise de nouvelles données (numéro de canal, période de la note et indice de durée) dès que la
file d'attente du canal 1 peut admettre une note. Si les données qui sont lues ne sont pas destinées au canal 1, aucune importance. Elles iront se placer dans les files d'attente des canaux 2 et 4. Tout ceci se débloquant, une fois les trois canaux fin prêts à émettre afin de constituer un accord.

Sachez que si, à la place des accords, nous avions eu à interpréter deux mélodies en même temps (chacune étant jouée sur un canal), nous aurions quand même provoqué dès que possible un rendez-vous entre deux notes issues chacune d'un canal. Cette procédure non prévue par le manuel évite en principe les micro-retards donnant l'impression d'un léger décalage.

Pour le reste, le programme est commenté. Un appui sur la touche « P » introduit un SOUND 135,0 (128 + 1 +2 + 4), la valeur 128 coupant le son sur les trois canaux. Pour réarmer la procédure, un autre appui sur « P » réarme et restaure les données au début, la zizique reprenant de plus belle. A noter que l'on emploie le même restore quand les datas sont épuisés. C'est le data final qui le signale en mettant 255 dans la variable Durée. Constatez que pendant l'exécution de l'œuvre magistrale, un programme graphique (d'une exubérante banalité, mais là n'est pas le propos) tourne parfaitement.

Trucs plus ou moins facultatifs

— Facultatif : l'enveloppe de tonalité permettant la création d'un effet de vibrato.

— Indispensable : une forme d'enveloppe de volume faisant chuter le son. Il est en effet nécessaire que chaque note se démarque de la suivante. Prenons l'exemple de trois accords identiques dépourvus d'enveloppe et qui s'interprètent à la suite. Notre processeur semblerait n'en délivrer qu'un d'une durée équivalente à la somme des trois. Si une enveloppe de volume appropriés fait chuter chacun en volume, on peut alors parfaitement réentendre l'attaque du suivant.

— Conseillé : pour effectuer un silence, évitez la mise à 0 de la variable note. A plein
volume avec modification des enveloppes (et même sans), on perçoit en effet un petit clac très désagréable. Lorsque la note est à 0, employer plutôt le temps d'émission de celle-ci comme chronomètre, afin de bloquer l'exécution sans passer par le sound (lignes 430 à 450). C'est beaucoup plus propre et indécelable.

— Absolument indispensable : les REM entre chaque mesure à raison d'un mesure par ligne data. Si votre oreille de mélomane détecte des « canards » lors de l'exécution, mettez le tempo à 20 et suivez tranquillement les notes sur la partition. Au moment de l'erreur (exemple : dans ia 5* mesure) reportez-vous à la ligne de data située après la REM 5. Quand tout est OK, regroupez avec d'infinies précautions les datas en lignes plus conséquentes et supprimez les REM désormais inutiles (gain de mémoire).

Logiciels du commerce

La plupart des logiciels musicaux disponibles (voir Am-Mag n°34, « Musicalement vôtre ») exigent des connaissances minimales. Avantage, il est plus facile de placer des notes sur les portées de l'éditeur, sans déchiffrage et codage préalable de la partition. Vérifiez néanmoins que le logiciel de votre choix permet l'exploitation des musiques dans tout programme basic ou machine. L'achat (350 à 400 F) est-il justifié pour celui qui désire épisodiquement concevoir un petit air ? A vous de juger. Il est toutefois préférable de rester maître de son travail hors des contraintes obligées d'un logiciel. Changer d'effet en cours de morceau, adjoindre des rythmes, tout est possible à celui qui conçoit son programme de A àZ.

Bonnes transcriptions, bonnes musiques et pensez à nous faire profiter de vos réalisations pour le plaisir de tous.

Guy Poli, MICROMAG

★ EDITEUR: MICROMAG
★ ANNÉE: 1989 (JUIN)
★ CONFIG: 64K + AMSDOS
★ LANGAGE:
★ LiCENCE: LISTING
★ AUTEUR: GUY POLI
 

★ AMSTRAD CPC ★ DOWNLOAD ★

Type-in/Listing:
» Musique  Maestro    (MicroMag)    FRENCHDATE: 2020-05-08
DL: 220
TYPE: ZIP
SiZE: 5Ko
NOTE: 40 Cyls
.HFE: Χ

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L'Amstrad CPC est une machine 8 bits à base d'un Z80 à 4MHz. Le premier de la gamme fut le CPC 464 en 1984, équipé d'un lecteur de cassettes intégré il se plaçait en concurrent  du Commodore C64 beaucoup plus compliqué à utiliser et plus cher. Ce fut un réel succès et sorti cette même années le CPC 664 équipé d'un lecteur de disquettes trois pouces intégré. Sa vie fut de courte durée puisqu'en 1985 il fut remplacé par le CPC 6128 qui était plus compact, plus soigné et surtout qui avait 128Ko de RAM au lieu de 64Ko.