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C.A.O (c) LORICIELS | CAO (Tilt) | C.A.O (Amstrad Magazine) |
Elle s'appelait Conception La gageure du mois. Un logiciel de création assistée par ordinateur pour micro familial. Performances et applications sont forcément limitées, mais l'approche est rigoureuse. Pour comprendre ce qu'est la C.A.O. La conception assistée par ordinateur, C.A.O. pour les intimes, appartient au quotidien dans bon nombre de bureaux d'études. Les programmes tournent sur des ordinateurs de puissance plus que respectable, et réalisent des prouesses. Un exemple parmi cent, le dessin des carènes des voiliers actuels sont souvent réalisés à l'aide de l'ordinateur. Là où l'architecte naval passait des jours de calculs pour modéliser une coque, et extrapoler ses performances, l'ordinateur ne demande que quelques minutes. Dans le domaine professionnel, l'apport de la C.A.O. est indéniable. Mais que propose-t-elle dans le domaine familial ? Tout au plus une approche qui apprend les rudiments et le principe de la « vraie » C.A.O. La faiblesse de la taille mémoire des microordinateurs bas de gamme est un terrible butoir. Malgré cela, Lori-ciels relève le défi. Cette C.A.O. se cantonne à la représentation en 3D « filiaire », la moins gourmande en mémoire. Les objets ne sont construits qu'avec des traits, comme avec un fil de fer, d'où le nom, et non pas avec des plans ou des volumes. Cette solution n'est pas la plus élégante, mais elle évite des calculs trop complexes à l'ordinateur, et donc trop longs. La représentation est très précise et exacte, puisque des parties habituellement invisibles à l'œil sur un objet véritable apparaissent ici. Pour tracer une droite, appelée «vecteur» en C.A.O., deux points, des «noeuds», suffisent. Le logiciel en offre cent cinquante, largement de quoi réaliser des figures complexes. Là, le programmeur risque de trouver ses limites avant celles de l'ordinateur. Etablir une figure en trois dimensions sur un écran qui n'en possède que deux n'est pas une mince affaire. On touche ici l'une des faiblesses du logiciel, sa difficulté de mise en œuvre. Le principe est simple : entrer les coordonnées (x, y, z) de chaque point, relier les points entre eux. La réalisation l'est beaucoup moins, et l'on se perd vite dans les dimensions. D'autant que le procédé choisi pour aider l'utilisateur désoriente. L'entrée des coordonnées peut s'accompagner du placement d'un curseur, qui risque de se transformer en source d'incompréhension. Comment estimer la perspective d'un volume sur un plan ? Dans un premier temps le point indiqué à l'écran correspond au placement du curseur, et non pas aux coordonnées entrées. Pour créer un simple cube, mieux vaut revenir au papier et au crayon, tracer les trois axes (ce qui est impossible à l'écran), noter les coordonnées des points et les entrer sans utiliser le curseur. Une instruction permet de visualiser le dessin en cours ou lorsqu'il est terminé. Le curseur sert donc d'aide mémoire, de «brouillon». Il embrouille parfois plus qu'il n'aide. Les concepteurs du programme assurent que pour des créations élaborées, cette technique est plus simple que le papier-crayon. La réalisation d'un schéma complexe demande beaucoup de patience et de minutie. En cas d'erreur, l'effacement de certains noeuds ou vecteurs ne pose pas de difficulté. Grâce à des cellules, la duplication d'un élément, tel quel ou inversé, est un jeu d'enfant. Par exemple pour créer une voiture, la caisse sera réalisée sur une cellule, une roue sur un autre. Il n'y aura plus qu'à recopier cette roue en quatre exemplaires, et aller placer ces « clones » sur la première cellule. Une fois le labeur terminé, place au miracle. Moyennant quelques manipulations au clavier, la modélisation apparaît sous n'importe quel angle. D'abord les vues classiques : du dessus, de face, de côté, ces trois perspectives simultanément, les unes à côté des autres. Mais tout cela n'est que hors-d'œuvre. Le clou du spectacle, c'est sans nul doute la fonction «pan», pour panoramique. Les touches + et - font office de zoom, les flèches-curseur permettent de tourner autour de l'objet, de se placer au-dessus, au-dessous. Magique.
Les différentes photos du village valent mieux qu'un long discours. Encore plus fort : il est possible de placer l'œil de l'observateur à n'importe quel endroit, y compris à l'intérieur même du module. On se trouve donc dans le village. Fascinant. A condition de garder un zeste d'imagination et d'enthousiasme, car la représentation « fil de fer » n'a rien de grandiose. Et toutes ces merveilles, pour quoi faire ? Mais pour le plaisir. Car on voit mal l'utilisation pratique de C.A.O. Elle permet de mieux comprendre ce qu'est la conception assistée, d'en pratiquer une version très simplifiée mais réelle. Et de connaître la joie du créateur qui découvre, grâce à l'ordinateur, le modèle qu'il vient de réaliser sous des angles complètement inattendus. Pour se donner du Cœur à l'ouvrage, il suffit de charger les fichiers proposés sur la cassette programme, et de se gaver de zoom, champ et contre-champ, survol. Un vrai cinéma. Un dernier mot pour le manuel : inégal. Certaines notions sont remarquablement expliquées, avec concision et clarté, d'autres sont plus floues, particulièrement pour l'utilisation pratique de certaines fonctions. Il manque un exemple complet, qui commence par le B.A. BA, puis introduise, en les commentant, les nombreuses finesses de ce logiciel. (Cassette et disquette Loriciels pour MO5. TO7/70, TO9 et Amstrad.) TILT n°30 (avril 86) |
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