Distributeur : Fraciel Support : disquetteLa première caractéristique de Turbo Pascal est sa rapidité de compilation telle que sur des programmes relativement simples on a l'impression d'avoir affaire à un langage interactif. Cette impression est de surcroît renforcée par le fait que la faible place qu'occupe Turbo Pascal en mémoire (28 K pouf les CPU 8 bits et 36 K pour le 16 bits) a permis de lui adjoindre un éditeur de texte, dont les commandes obtenues en couplant la touche CTRL avec un caractère alphabétique s'apparentent à celles de Wordstar. Ce confort, déjà appréciable pour un langage compilé est agréablement agrémenté par des détails de programmation dus à Philippe Khan, créateur et fabricant du Turbo Pascal, tels que le retour direct sous éditeur à la ligne où le compilateur détecte une erreur : finis les affres des points virgules oubliés ! Dans ces conditions, Turbo Pascal se présente comme une bonne « interface » entre l'utilisation interactive du Basic et la programmation plus rigide des langages compilés. Les utilisateurs de petits systèmes pourront ainsi abandonner sans trop de regrets les labyrinthes des numéros de lignes que génère habituellement leur Basic pour les contrées rendues plus faciles d'accès des couples "begin/end" et des appels récursifs. Mais que l'on ne se méprenne pas : le Pascal du Turbo est, à quelques variantes près, fidèle au langage défini par N. Wirth et K. Jensen en 1971. L'amélioration apportée par Philippe Khan porte essentiellement sur une optimisation des CP/M 80 (et 86), PC-Dos et MS-Dos quant à l'utilisation du langage. On retrouve l'instruction "dispose" permettant de libérer les pointeurs que l'on n'aura plus à utiliser. Cette version introduit la possibilité de recouvrement (en anglais : overlay). C'est-à-dire qu'une partie du programme (fonctions et procédures) peut n'être chargée, en cours d'exécution, qu'au moment où le programme principal en a besoin. Ce qui permet de faire tourner un programme qui ne tient pas tout entier dans l'espace mémoire par appel sélectif à telle ou telle partie réclamée par l'exécution. Ces parties externes au programme peuvent tout aussi bien être des procédures figurant dans un fichier, que des options de compilation portant sur la non-déclaration du type de certains paramètres et l'édition de liens ainsi que la possibilité de leur déclaration par anticipation (c'est-à-dire : sans qu'elles figurent dans le texte du programme) rendues intégrables au corps du programme. Cahiers de l'Amstrad n°3 , Avril/Mai 1986 |