Quand un héros muscleux se dérange, c'est de préférence pour sauver un monde qui est déjà dans un pitoyable état. Targhan, lui, s'en va chercher des crosses à un châtelain qui détient un secret. -Celui qui reviendra- plaque donc femme, enfants et amis et s'en va tout seul à l'aventure pour une saison en enfer. Il ne sera pas déçu: guerriers méchamment armés, volatiles redoutables, papillons de fer et quantité d'autres êtres malveillants vont s'ingénier à faire de son voyage un parcours du combattant. Qui sait s'il reviendra, Targhan. 
Targhan est grand, très grand et ses gestes sont amples. Certes il renâcle parfois à grimper à la corde (d'où la nécessité de bien le positionner), mais lorsqu'il s'agit de se battre au poing, à l'épée ou avec des armes spéciales, il y met du cœur. Les bruitages sont dignes du héros, puissants, efficace, surtout le sifflement de l'épée quand elle fend l'air et l'impact rouge-hémoglobine. Petites natures s'abstenir. Les décors ont une profondeur exceptionnelle, une richesse de couleurs à la démesure du héros. Une petite incursion dans les souterrains vous fera goûter au savoir-faire du graphiste: pour une fois, les cavernes paraissent vraiment plongées dans un inquiétant clair-obscur et le passage furtif, à peine discernable, d'une bête aux yeux brillants dans les zones d'ombre vaut le coup d'œil Sur les hauteurs, l'air est phus frais, les horizons plus lointains et les ennemis toujours aussi nombreux. Dépaysant il souhait, Targhan tient la comparaison avec les meilleurs soft barbaresques anglais. BôTGV , JOYSTICK n°7 JUILLET-AOUT 1990 p160
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