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Le monde du cinéma est plein de requins, il suffit de regarder la tête des gens au festival de Cannes, un jour de pluie, pour s'en rendre compte. En chargeant ce soft, on peut même savoir pourquoi. Le mot principal est budget. Argh !!! mon sang se glace. Le deuxième mot est star, mais pas les petites starlettes de Cannes, non le grand Charles ; pas le général, malheureux !Sir Charles himself, en personne, celui qui a fait rire le monde entier. Et aire rire le monde, c'est un peu le faire trembler. A propos de tremblement, j'ai du mal à faire cesser le mien. Pensez donc, ce matin, un producteur. Un certain monsieur Verdoux, m'annonce qu'il a décroché un contrat avec Chariot J'ai une journée pour trouver un scénario à peu près cohérent et surtout le meilleur rapport qualité/prix (comprendre le moins cher possible pour la plus grande réussite commerciale !). A l'époque, les budgets ne se chiffraient pas en milliers de dollars, mais mut de même...
MONOCHROME EN TECHNICOLOR Bien sûr, le film sera en noir et blanc, et muet. A moi de le rendre vivant . Je ressors de mes cartons quelques scénarios qui correspondent au personnage. J'ai le choix entre l'immigrant, le travailleur, l'alcoolique, la vie de famille, le petit rôdeur, les temps modernes, le vagabond et le comte. Ils sont divisés en séquences plus ou moins nombreuses, de trois à cinq. A chaque fois, le coût minimal du tournage est indiqué. Certains sont vraiment hors de prix, et il faudrait une ruée vers l'or pour que je puisse me les offrir. Je choisis donc celui qui me parait convenir le mieux pour un premier scénario. Le tournage peut commencer. UNE VIE DE CHIEN Pas facile d'avoir de l'autorité sur ce diable d'acteur, on comprend bien pourquoi il a toujours réalisé ses films lui-même ; personne n'est capable de le diriger. T ai beau me débattre avec mon joystick, je n'arrive pas à lui faire faire ce que je veux. "Coupez !" Ne pensez pas que la technique de cette époque soit aussi archaïque qu'on le prétend ; la preuve : je peux visionner une prise juste après l'avoir faite. Nous sommes quand même dans les temps modernes ! Ma prise est vraiment ratée, pas le moindre effet comique. Au diable l'avarice, je la recommence. Cette fois-ci, tel un dictateur, je promène mon petit Charlot avec la poigne qu'on me connaît . Il commence par draguer une charmante demoiselle, mais, dérangé par l'arrivée intempestive des autorités sous la forme d'un policier, il décide d'éduquer ce malotru. Il rend claque pour coup de matraque, puis s'enfuit par une échelle. "Coupez !" Cette fois-ci, je tiens la bonne prise. Voyons un peu la scène suivante. Ayant enfin pu débarquer, le petit immigrant se retrouve sur le quai à la recherche de sa bien-aimée. Malheureusement, il n'y découvre que des problèmes. Laissez-moi vous décrire la scène. Trois personnages sont en scène : Chariot, un alcoolique et l'éternel policier. Il faut donc que Chariot trouve le moyen d'échapper au policier, et cela de la façon la plus drôle possible. Je vous passe les difficultés habituelles : les acteurs ne sont pas prêts, ils ont trop chaud ou trop froid, et les éclairages ne vont pas (normal, ce sont les lumières de la ville), enfin, une vraie catastrophe ! Après un léger flottement, le tournage peut commencer. SILENCE, ON TOURNE Bon, encore une scène tournée, je n'en suis pas trop mécontent. Le policier a passé la moitié du temps allongé par des claques ; j'espère bien que le comique de la situation n'échappera pas au public. La troisième et dernière scène s'annonce plus périlleuse. Chariot doit en même temps séduire la jeune fille et empêcher son soupirant, un roi, de lui faire la cour. Chariot soldat de l'amour, voilà qui va attendrir les spectateurs. Cela fera une excellente fin. LES FEUX DE LA RAMPE Ca y est, le film est enfin tourné, le montage terminé, je me dépêche d'amener mon produit fini au producteur. Il n'a pas l'air enchanté. De toute façon, ce qui l'intéresse, c'est l'argent qui rentre dans les caisses. Bon, je vais donc réunir un parterre des meilleurs critiques de cinéma. L'angoisse monte dans les coulisses, ils sont tous là. Je recommence à trembler, et Chariot fait de même. Le producteur mâchouille ses havanes comme un vulgaire kid des bas quartiers. Le film commence, la première séquence me fait hurler de rire ; le public, lui, a l'air surpris, mais bientôt, dès la deuxième séquence, j'entends des éclats de rire. C'est bon signe, la fin leur plaît, c'est dans la poche. En effet, dès le lendemain, un article à la une du Variety acclame le nouveau génie du ciné-ma. Malheureusement, te nombre d'entrées me permet tout juste de couvrir les frais. Qu'importe, le producteur a l'air heureux et m' engage sur-le-champ. Il veut que je tourne toute une série de films avec Chariot et me prévient qu'il est prêt à réinvestir la maigre somme que je lui ai fait gagner. Une nouvelle carrière s'ouvre a moi... A MOI HOLLYWOOD Vous trouvez peut-être que je manque de modestie, mais essayez un peu de faire rire le public qui assiste aux premières et vous m'en direz des nouvelles. Le deuxième stade est de faire rire le producteur ; alors là. si vous y arrivez, vous êtes vraiment un artiste. En tous cas. quand on est réalisateur, on ne rigole pas vraiment Le logiciel est intéressant surtout parce qu'il innove. Par contre. on ne peut pas dire que la pratique du jeu soit passionnante ; le nombre de mouvements que l'on peut faire faire à Chariot est tellement limité que, en dehors de frapper et de conter fleurette. Il n'a pas grand-chose à faire ; ce n'est pas comme cela que l'on pourra trouver des gags révolutionnaires dans l'univers du film comique ! Vous pouvez toujours vous divertir en écoutant la musique de présentation, qui ressemble assez aux musiques qu'écrivait Charlie Chaplin. De toute façon, c'est toujours un plaisir de découvrir les mimiques du petit vagabond qui nous a tant fait rire et nous fait encore rire à chaque rediffusion, quand le rire ne cède pas la place à l'émotion la plus pure... A100% n°6 |
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Page créée en 102 millisecondes et consultée 4988 fois L'Amstrad CPC est une machine 8 bits à base d'un Z80 à 4MHz. Le premier de la gamme fut le CPC 464 en 1984, équipé d'un lecteur de cassettes intégré il se plaçait en concurrent du Commodore C64 beaucoup plus compliqué à utiliser et plus cher. Ce fut un réel succès et sorti cette même années le CPC 664 équipé d'un lecteur de disquettes trois pouces intégré. Sa vie fut de courte durée puisqu'en 1985 il fut remplacé par le CPC 6128 qui était plus compact, plus soigné et surtout qui avait 128Ko de RAM au lieu de 64Ko. |
