Donnez-moi un homme !Myrtle n'a rien de la sirène de rêve, qui ensorcelé les marins de sa voix sirupeuse le soir au-dessus des joncs. Solide et charpentée, dans l'épanouissement de ces cent quatre-vingts kilos, elle a le charme massif de la buveuse de bière. On comprend les réticences de Gordon, infortuné élu qui en fait de plongeon, a atterri dans ses bras dodus. Depuis ce malheureux épisode il fait tout pour échapper à ses assiduités et n'hésite pas à risquer la noyade pour éloigner sa belle. Vous incarnez Myrtle (on ne choisit pas toujours ses héros !) à la recherche de son plongeur favori dans une aventure-action classique. Les battements du cœur indiquent la proximité du bien-aimé. La bière qui tapisse le fond des océans est votre dopage et votre force. Les requins, poulpes, tortues et anémones sont vos ennemis. A chaque passage, ils pompent votre énergie avec un appétit dévorant. D'autant plus dangereux que Myrtle se déplace doucement, corpulence oblige. Le décor aquatique est joli mais lassant. En effet, la sirène ne peut explorer qu'une dizaine de salles dans un premier temps. Bien de plus décourageant que ces logiciels où le joueur est bloqué dès le départ. Gordon est très vite localisé entre les pales de l'hélice. Il est facile de trouver la lanterne qui éclaire la grotte sous-marine. Tout se complique par la suite, le pneu est encombrant, et inutile,' les coraux infranchissables et le périmètre d'action singulièrement limité. Cette difficulté fera sans doute le bonheur des virtuoses du genre. Rien de bien nouveau dans Mermaid Madness, si ce n'est un scénario rafraîchissant. TILT n°35 Oct 86 |