Au départ, un jeu de société classique, avec plaques, billets et cartes, style Monopoly, judicieusement promotionné par un expert financier international reconnu... Yves Mourousi ï Mauvais départ ? Mais non, ce jeu est du tonnerre !
Maxi Bourse se joue de un à cinq joueurs. Le but : être le plus riche en effectuant des transactions boursières juteuses. Vous commencez par sélectionner les joueurs, étape déjà amusante... Les p'tits gars d'la corbeille Le maximum est de cinq participants à la partie, vous pouvez mettre là-dedans autant de joueurs-ordinateurs ou de « vrais » joueurs que vous voulez. Chaque joueur est représenté à l'écran par une photo digitalisée (pas la sienne, bien sûr) : choisissez-vous donc une tête de boursier ! Il y a des hommes, des femmes, des gros, des maigres, des « à-l'air-méchant » et des « à-l'air-gentil » c'est complet. A partir de là, vous vous inventez un nom et un prénom de guerre, plus un code secret, ignoré de vos concurrents, qui vous donnera accès un service minitel fictif mais absolument personnel. Vous avez encore auparavant fixé le niveau de la partie, Junior, Senior, ou Masters, qui détermine l'argent de départ ( de 5 à 15 millions de dollars, diantre ! ), le nombre de titres négociables à la corbeille, l'importance de votre portefeuille initial, et l'habileté financière des joueurs-ordinateurs. Le hasard et la nécessité Chaque joueur joue alors à son tour, et peut effectuer diverses actions : vendre ou acheter des titres, consulter son minitel secret, étudier des tableaux et histogrammes qui le renseignent sur sa situation. La présentation de l'écran est d'une clarté idéale : en haut à droite, le portrait du joueur dont c'est le tour, et son nom. A gauche, les titres négociables à la corbeille (il y a plusieurs listes de titres qu'on peut faire apparaître successivement), avec, pour chaque type de titre le nom de la société qui les émet, le cours actuel, le cours précédent, et le nombre de milliers d'actions encore disponibles à l'achat. En bas de l'écran, cinq icônes, puisque tout le jeu se pilote au joystick : une disquette, pour sauver la partie en cours; un graphe, pour étudier sa situation financière; un téléphone, pour consulter son minitel; une « Bourse », pour, vendre des actions; un dé, pour jouer et terminer son tour de jeu. C'est la part du hasard : sélectionner l'icône « dé » fait tourner une sorte de machine à sou. Un titre apparaît; vous pouvez en acheter librement, au prix public. Vous évitez ainsi le supplice des enchères... Des séances agitées et cruelles Maxi Bourse reprend en effet, en les simplifiant, les mécanismes de base de la Bourse. A chaque fois que vous voulez acheter des. actions que le dé n'a pas tirées au sort, il s'ensuit une phase où chaque joueur dit si, lui aussi, il veut ou non en acheter. Chaque acheteur potentiel augmente la demande, et fait donc monter le cours de l'action. Vous risquez donc d'être obligé de payer plus cher que vous ne l'aviez prévu. Pire. S'il n'y a pas assez d'actions pour servir tous les acheteurs, on entre dans une phase d'enchères, où chacun surenchérit sur le cours initial. Pas de plafond, seuls les plus riches seront servis, c'est l'horreur. A la vente, le processus est identique, mais à l'inverse. Vous proposez vos actions aux autres joueurs. Ils n'en veulent pas ? Leur cours baisse, et la banque finit par vous les racheter à un cours ridicule... et souvent inférieur à celui auquel vous les aviez payées ! Perte sèche. Ou encore, certains joueurs attendent qu'elles soient bien basses pour devancer la banque et vous les prendre pour une misère... Pas de pitié ! Cet univers impitoyable, qui n'est pas celui de Dallas, s'enrichit de quelques complexités trop longues à expliquer ici : majorité dans les sociétés, jetons de présence, dividendes, primes aux portefeuilles diversifiés ou au contraire spécialisés sur une tranche d'activité, informations, rumeurs, etc. De quoi faire en tout cas de Maxi Bourse un jeu aux conséquences stratégiques très fouillées : un papier et un crayon ne seront pas inutiles au.joueur rigoureux. Mais l'intuitif pourra essayer de gagner au feeling, et avec l'aide de la chance. Côté manipulations, affichage, gestion des joueurs- ordinateurs, c'est parfait. On regrettera juste que le nombre de coups joués ne soit pas affiché, et que les tableaux de résultats de fin de partie soient trop maigres. Mais ce sont des détails dans une réalisation aussi magistrale. J-M. Maman , Game Mag n°13 |