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Petit personnage jaune et noir, Bobo est le prototype même du prisonnier sympathique. Ses trois cheveux en haut du crâne et son gros nez le rendraient irrésistible même pour le plus sévère des gardiens. Pour lui, la grande évasion, c'est aujourd'hui.Dix-sept ans que je traîne mes guêtres dans ce pénitencier d'Inzepocket. Vous croyez que c'est une vie ça ? Même si j'ai pour me consoler des centaines, que dis-je des centaines, des milliers de fous rires à mon actif, l'univers carcéral me pèse un peu. Laissez-moi vous raconter ma vie de tous les jours. DEBOUT DES L'AUBE 6h 30 , direction les cuisines. Je dois servir le repas à tous les prisonniers. Heureusement qu'ils n'arrivent pas tous en même temps. Au début, j'ai le temps de me faire la main sur le premier. Une seule façon de calmer sa mauvaise humeur, lui remplir l'assiette à ras bord. Mais rapidement ses petits camarades viennent le rejoindre et alors là. bonjour ! Dès que ma marmite est vide, je reviens vers les cuisines pour en prendre une autre. Il faut aussitôt que je reparte nourrir ces morfales. La fin est un vrai calvaire, la moitié des prisonniers n'ont plus rien dans leur assiette. L'émeute gagne leurs rangs et je me retrouve avec la marmite surla téie ! Vous parlez d'une situation de choix ... CORVEE DE PATATES Pour me punir de ma lenteur, le gardien-chef m'a mis de corvée d'épluchures. Ah, là au moins, le serai tout seul et on ne viendra pas me chercher d'ennuis. Tranquillement assis avec mon épluche-légumes, j'attends les tubercules. J'en prends un premier dans les mains et j'ai à peine le temps de lui enlever deux . lamelles de peau qu'un nouveau tas dégringole à mes pieds. Eh ! doucement là-haut, j'ai pas quatre bras. Le temps de dire cette phrase bien anodine et un nouveau tas m'arrive dessus. Il va falloir que je m'active un petit peu. Au moment de prendre cette sage décision, le tas de pommes de terre me recouvre. Voilà une journée qui commence bien !
ENFIN UNE BONNE NOUVELLE Eh oui. la révolte gronde à l'intérieur de la prison, mais ce ne sont pas les détenus qui sont mécontents, ce sont les gardiens qui font grève. Voilà qui augure une belle partie de rigolade. Bien sûr, j'ai été choisi par mes codétenus pour faire le sale boulot ; pendant qu'ils s'amusent à faire des cabrioles dans les airs, je suis chargé de déplacer le Trampoline pour que ces messieurs puissent tranquillement s'évader. Certains l'auront bien cherché ; tiens, c'est Robby qui saute le premier, et vlan, je l'envoie directement contre le mur. C'est au tour de Sined maintenant ; après lui avoir fait faire un petit saut périlleux, je le largue aussi contre le mur. Bon. soyons sérieux, plus il y aura de prisonniers dehors, plus les gardiens seront occupés et donc je pourrai m'évader plus facilement. AU COURANT D'UNE EVASION ? Et justement, c'est en courant sur les fïls électriques que je décide de m'évader. mais j'avais pas pensé au courant. J'évite la première décharge, mais, entraîné par mon élan, je perdsl 'équilibre. Ma liberté. si courte soit-elle. n'en a que plus de prix. Le soir, dans mon lit, je rêve encore d'évasion. Dérangé en pleine tentative par les ronflements des autres détenus, j'essaye de les bercer pour pouvoir revenir à ma douce rêverie. Malheureusement, en plein milieu de la pièce, je me prends, les pieds dans une bassine ! Tout est à recommencer. Vous parlez d'une vie ! A100% n°8 |
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