APPLICATIONS ★ AMSTRAD ET CP/M (AMSTRAD MAGAZINE) ★

Amstrad et CP/M (Amstrad Magazine)
Acheter un ordinateur est un choix difficile. L'acheter pour l'étendue de ses périphériques et extensions, pour la richesse de sa bibliothèque de programmes c'est bien ; le choisir pour des caractéristiques techniques correspondant à des besoins c'est très bien, mais l'emporter pour tout ce qu'il a et surtout pour ce qu'il n'a pas... c'est mieux. Qui l'eût cru ? Car AMSTRAD, qu'il soit carrossé en CPC 464, 664, 6128 ou PCW 8256 est dans certains domaines un ordinateur-iceberg : il cache dans l'étendue de ce qui l'entoure une très grande richesse.

Très fourni au niveau logiciels ludiques, souvent répliques ou d'inspiration « Arcade », la logithèque AMSTRAD l'est moins pour ce qui est des applications sérieuses disponibles dans le commerce, chez votre vendeur habituel de Sorcery ou Ghostbusters. Certes, la logithèque d'utilitaires pour AMSTRAD n'a rien à envier à la plupart de ses concurrentes. On peut même dire qu'un gros effort est fait, soit de la part d'AMSOFT soit de la part de concepteurs indépendants pour lui donner une plus grande richesse et variété d'applications (décisions, traitement de textes, assembleurs, langages, aides graphiques...). Malgré tout, si l'on compare la logithèque ludique aux applications professionnelles disponibles, on peut se demander si effectivement l'ordinateur personnel n'est pas un gros jouet évolué pour passionnes exigeants et amateurs de programmation élémentaire. Détrompez-vous. L'évolution de l'AMSTRAD, l'évolution que VOUS lui accordez en achetant par exemple un lecteur de disquettes pour le CPC 464, ou l'évolution que l'ordinateur lui-même se donne en intégrant un drive d'origine (CPC 664), en passant à 128 Ko (CPC 6128) ou en engin à vocation résolument professionnelle (PCW 8256 avec package imprimante, disquettes, U.C., moniteur et 256 Ko de mémoire) contribue à démontrer que cette machine, même si elle possède de prime abord un aspect ludique, peut s'orienter véritablement vers autre chose que le dernier Wargame, en faisant appel à une possibilité interne, la face cachée de l'iceberg : le CP/M. On peut malgré tout regretter le choix du format disquette 3 pouces car toute la richesse CP/M se trouve presque exclusivement sur disquettes 5,25 pouces. Heureusement pour nous, il y en a toujours qui se dévouent à la cause publique, en développant un lecteur 5"¼ pour AMSTRAD. Pas mordus s'abstenir : si vous voulez aller explorer la face cachée de l'iceberg, il vous faudra faire l'emplette d'un second lecteur 5¼. De nos jours, on n'a rien sans rien... Et cela vaut vraiment la peine de s'y intéresser !

CP/M : Quelques rappels

CP/M : Trois lettres, une astérisque en bas de page, un « ordinateur-iceberg »... Mieux vaut commencer par le commencement. CP/M signifie « Con-trol Program for Microcomputers ». L'astérisque renvoie à une marque déposée : DIGITAL RESEARCH. Si vous avez acheté, sans savoir ce qu'est CP/M, un AMSTRAD, votre puissance commence au début des années 70 lorsque la société INTEL demande à un professeur au Collège Naval de MON-TEREY (USA), Mr Gary KIL-DALL, d'élaborer un système d'exploitation pour le microprocesseur INTEL 8080. Après des années de recherches, Mr KIL-DALL fonde en 1976 la société DIGITAL RESEARCH et commence la commercialisation de ce qu'on va appeler CP/M. Ce « Control Program for Micro-computeurs » va vite devenir un standard, sous Pimpulson de différents et nombreux constructeurs qui l'incorporent à leurs produits à base de microprocesseurs 8 bits 8080, 8085 (INTEL) et 2.80 (ZILOG). Notons au passage que votre AMSTRAD est muni de ce dernier Z.80. Ce système CP/M ou encore Système d'exploitation monoutilisateur et mono-poste, a été conçu de façon à obtenir l'adap-tabilité de programmes sur des machines de marques différentes, aux langages et basic de sources différentes mais construites autour d'un même microprocesseur.

L'argument d'adaptabilité était complété par le fait que ce nouveau système permettait l'archivage et le stockage de données sur support disquette, diminuant ainsi considérablement les coûts habituels de stockage d'informations. C'est donc sous ce « standard » adopté par de nombreux constructeurs informatiques que sont écrits plusieurs milliers (vous avez bien lu) d'applications utilitaires (SED, langages, communication, bases de données, gestions de fichiers, utilitaires divers, etc...) opérationnelles et compatibles dans le monde entier. AMSTRAD, à son tour ne néglige pas l'immense logithèque engendrée par CP/M. C'est pourquoi, un utilisateur qui, aujourd'hui et avant d'acquérir son ordinateur, se pose la question de savoir s'il pourra trouver les applications qui l'intéressent n'a, en fait, pas trop à se soucier de voir ou ne pas voir sur le marché habituel des logiciels l'application spécifique qu'il recherche : c'est la partie cachée de « l'iceberg » ; CP/M a tout ou presque et AMSTRAD comprend CP/M... Depuis sa création, CP/M a évolué : Versions 1.4, 2.0, 2.2 PLUS ou 3.0, maintenant accessible aux 16 bits (CP/M/86), en multi-utilisateurs (MP/M) etc... Les ordinateurs de la gamme CPC sont pourvus de la version CP/M 2.2 pour les 64 Ko (464 et 664), des versions CP/M 2.2 et PLUS -3.0- pour les 6128 et PCW 8256. Les différentes versions ont une compatibilité ascendante, ce qui signifie que vous pourrez faire tourner sur CP/M 2.2 des programmes écrits dans des versions antérieures (1.4, 2.0) et sous CP/M PLUS toutes les versions (de 1.4 à 3.0) disponibles.

Chaque version est en effet construite autour de la précédente avec possibilités et ordres supplémentaires (dans le même ordre d'idée que les trois Basic AMSTRAD 464-664-6128). Tout fonctionne alors selon l'adage « Qui peut le plus peut le moins » et le moins qu'on puisse dire est que CP/M, en général, peut beaucoup. Un AMSTRAD équipé de lecteurs de disquettes a donc la possibilité (sous différentes versions) d'accéder à CP/M. Le CP/M d'AMSTRAD est totalement indépendant du BASIC. Les disquettes CP/M de DIGITAL RESEARCH livrées avec le 664, 6128 ou avec le DDI-1 (lecteur 3 pouces) contiennent quelques utilitaires sous CP/M (Assembleur, Dump, éditeur de textes...). Par ailleurs, AMSOFT prépare une version « économique » du très célèbre logiciel MULTIPLAN (environ 500 F).

SED et matériel requis :

Lorsqu'on achète un drive DDI-1 pour' le CPC 464 ou qu'on l'obtient directement en prenant un 664 ou 6128, il est accompagné de 2 S.E.D (Systèmes d'Exploitation de Disquettes) : l'AMSDOS et le CP/M. L'AMSDOS est le SED propre à l'AMSTRAD, adapté au langage du Locomotive Basic. L'AMSDOS permet, contrairement à CP/M d'accéder par le BASIC aux fichiers disquettes. Par contre, on peut noter quelques similitudes au niveau des instructions, entre AMSDOS et CP/M (DIR, ERA, REN...) et notons que CP/M et AMSDOS ont la possibilité de lire les fiches de l'autre du fait d'une organisation identique.

Si la possibilité d'accéder à la grande richesse de CP/M est réelle, il faut malgré tout émettre quelques restrictions : CP/M utilise principalement des disquettes au format 5,25 pouces alors que l'AMSTRAD utilise du 3 pouces. Ceci est le principal problème soulevé par l'implantation de CP/M sur AMSTRAD. La condition sine qua non du transfert de programmes CP/M de 5,25 à 3 pouces passe par l'achat d'un second lecteur (esclave) au format 5 1/4. Ce second drive doit être adapté après l'interface du premier et être compatible. A notre connaissance, une seule boutique développe et commercialise des drives 5,25 pour AMSTRAD : LOISITECH (*) propose une version deuxième lecteur, avec boîtier d'alimentation pour environ 1300 F. Cette société développe par ailleurs une version 1er ou 2e lecteur 5,25 pouces, double drive, double tête et double densité avec possibilité d'interconnexion avec le 3 pouces. Cette deuxième version devrait, selon le fabricant, être disponible vers la mi-décembre, à un prix non encore déterminé. Cette condition étant réalisée, toute la bibliothèque CP/M (ou presque) vous est accessible : des milliers de programmes utilitaires, de gestion etc... Une deuxième limitation d'accès est la taille mémoire de la version AMSTRAD choisie. 464 et 664 peuvent faire tourner les programmes écrits sous CP/M 2.2 et versions antérieures, à la condition que ces programmes ne dépassent pas la capacité mémoire propre à ces deux appareils. En fait, 464 et 664 disposent de 39 Ko de TPA, ce qui est insuffisant pour de longs programmes en CP/M 2.2 comme WORSTAR, par exemple.

Par contre, vous pourrez accéder à une multitude de programmes plus courts et d'utilitaires écrits par des utilisateurs (éclairés) eux-mêmes. Le 6128, pour sa part, est pourvu de CP/M PLUS, version plus évoluée de CP/M 2.2 et compatible. Les programmes professionnels écrits en 2.2 tourneront pratiquement tous du fait d'une mémoire plus importante (61 KO de TPA). Ces applications et programmes seront décrits plus en profondeur dans le Numéro Spécial AMSTRAD-SOFTS.

CP/M PLUS sur 6128 et PCW 8256 apportent quelques avantages par rapport à CP/M 2.2 qui se traduisent notamment par une plus grande rapidité d'accès disquettes, l'utilisation de mots de passe pour fichiers confidentiels, une plus grande sécurité de programmes et l'enregistrement d'une date dans le catalogue (ce qui autorise, entre autres choses, la recherche de fichiers écrits entre telle et telle date).
On voit donc que comme le veut leur vocation, les AMSTRAD 6128 et PCW 8256 ont un CP/M plus adapté à des applications très professionnelles. Avec le CP/M PLUS est fourni le GSX, système d'extension graphique donnant à CP/M PLUS une plus grande adaptabilité entre machines au niveau graphique. Les programmes peuvent par instructions standards adresser tables traçantes, imprimantes et écrans (tout ceci étant très utile en applications professionnelles) ; par interfaçade logiciel, vous obtiendrez donc copies de graphiques, diagrammes etc...

CP/M : Un choix

Les ordinateurs AMSTRAD, sous réserve d'un second lecteur 5,25 pouces sont donc compatibles avec l'immense logithèque CP/M. CP/M permet l'accès à des milliers de logiciels, surtout professionnels - en prenant en compte que ceux-ci très élaborés, risquent d'occuper une place trop importante en mémoire pour les « petits » 464 et 664 -. Par contre, si vous être un « mordu » de programmation, de recherche et que vous ne considérez pas votre ordinareui comme une grosse console de jeux, CP/M 2.2 (même sur 464 et 664 avec leur mémoire réduite) vous permettra de vous éclater grâce à de précieux utilitaires introuvables ailleurs qu'en CP/M. De plus, l'adaptabilité de CP/M sur différentes machines vous donnera la possibilité de rester en contact avec des utilisateurs possédant, par exemple, des OSBORNE, IBM... Comme nous le voyons dans notre numéro. Spécial SOFTS, CP/M est un langage convivial autorisant des particuliers à communiquer au sein d'associations d'utilisateurs CP/M, d'échanger. Ces échanges sont d'autant plus aisés que CP/M n'est pas très évolué au niveau des protections pratiquement inexistantes (sauf sur CP/M 3.0). Beaucoup de logiciels développés sous CP/M sont tombés dans le domaine public, ce qui permet de se constituer une masse de disquettes utilitaires à moindre frais (souvent le prix du support).

Un point encore sur lequel il faut insister : le choix de l'ordinateur (464, 664, 6128, 8256). CP/M est surout intéressant pour des applications « sérieuses ». Certes, on trouve quelques jeux mais il faut bien voir que dans le domaine ludique, AMSTRAD n'a pas besoin de cette richesse CP/M. De plus, CP/M étant axé sur l'adaptabilité d'idées et de fichiers d'une machine à l'autre, on perd la gestion couleur, son et graphique propres à l'AMSTRAD (version 2.2 surtout). Ce dernier point n'a que peu d'importance pour des utilisations professionnelles et utilitaires mais peut être « gênant » en ce qui concerne les jeux.

Si CP/M vous intéresse pour ces « petits » utilaires et applications professionnelles (pas trop longues), un 464 ou 664 munis d'un drive 5"¼ vous contenteront amplement. Si, par contre, vous souhaitez utiliser des logiciels professionnels dans le cadre d'une utilisation familiale ET professionnelle, nous vous conseillons CPC 6128 qui accepte la majorité des programmes professionnels et ludiques. Si, par ailleurs, seuls les utilitaires et logiciels professionnels vous intéressent, le « package-Pro » PCW 8256 dépassera (surtout avec ses 256 Ko de mémoire) toutes vos espérances.

Nous espérons que nous avons réussi à vous faire découvrir ne serait-ce qu'une petite partie de la face cachée de l'« ordinateur iceberg » et que vous profiterez de cette possibilité passant généralement inaperçue hors du monde des amateurs éclairés. CP/M n'est pas qu'un sigle de trois lettres et une astèrique en bas d'une page ; c'est un véritable système d'exploitation, très riche tant en utilisation qu'en applications. Il retrouve dans ces pages consacrées au HARD, aux performances matérielles internes, une juste place.

Un souhait, pour nous combler, amateurs avertis ? Bien sûr. CP/M est. aussi un système de communication. Un port série pour entrées/sorties de données par téléchargement serait un beau cadeau pour les fêtes de Noël et une bonne idée pour commencer 1986 en pouvant accéder directement à des serveurs CP/M et échanger, via modem, sans second lecteur 5,25, des informations précieuses... A vos crayons et fers à souder...

F. Nardeau

* LOISITECH : 83, avenue Faidherhe. 93100 Montreuil.

★ ANNÉE: ???
★ AUTEUR: Frédéric Nardeau
 

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Lien(s):
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L'Amstrad CPC est une machine 8 bits à base d'un Z80 à 4MHz. Le premier de la gamme fut le CPC 464 en 1984, équipé d'un lecteur de cassettes intégré il se plaçait en concurrent  du Commodore C64 beaucoup plus compliqué à utiliser et plus cher. Ce fut un réel succès et sorti cette même années le CPC 664 équipé d'un lecteur de disquettes trois pouces intégré. Sa vie fut de courte durée puisqu'en 1985 il fut remplacé par le CPC 6128 qui était plus compact, plus soigné et surtout qui avait 128Ko de RAM au lieu de 64Ko.