Le monde de Krynn est en danger : le chaos s'est installé après que les hommes aient abandonné les anciens Dieux. Pour retrouver un certain équilibre, un groupe d'aventuriers a décidé de se lancer à la quête des disques de Mishakal. Ceux-ci (les disques pas les aventuriers) sont cachés au fond des ruines de Xak Tsa-roth et gardés par le féroce dragon noir Khisanth. J'espère que vous avez retenu les noms parce que je ne vais pas les répéter à chaque fois. C'est vrai, quoi dans ces satanés jeux il y a toujours plein de noms à la noix, qu'il est très difficile de retenir. Bref le groupe en question s'appelle les Compagnons de la Lance et devra affronter maints dangers avant de découvrir les disques et de pouvoir se prévaloirdu titre de «Héros». Donc déjà il y a publicité mensongère puisqu'en fait de héros vous ne disposez que d'apprentis. Comment voulez-vous que l'on joue correctement dans ces conditions ? Enfin je vais tout de même vous les présenter. «Avancez sur la scène bande de minables !». Voici d'abord le chef (quelle pitié). On l'appelle Tanis mais son vrai nom est Tanthalas, aussi habile au maniement de l'épée qu'à celui de la chopine. Quand il n'est pas bourré, il est capable de castrer une mouche mâle à 150 mètres avec son arc et ses flèches. Autre rigolo de la bande : Cara-mon. A peu près aussi comique que Michel Sardou racontant celle du fou qui repeint son plafond, il excelle dans l'art de l'escrime (il est d'ailleurs licencié ès crime) malgré son caractère de cochon. Mis à part l'entretien de son armure, il est également chargé de surveiller son frère jumeau, le fada, que les autres compagnons appellent Hugolin en référence à une mystérieuse divinité.Mais en fait le vrai prénom du couillon est Raistlin. Celui-ci se prend pour un grand sorcier mais pour l'instant sa magie est limitée à «Milles trucs et tours», boîte éducative offerte par son frère lors des dernières fêtes de Myrthô. Sturm Brightblade est le chevalier de service, sa force et son courage n'égalent que sa naïveté : il n'a pas encore remarqué les cornes qui ornent son casque et qui devraient l'inciter à se poser des questions sur la fidélité de sa femme. A part cela c'est un bon compagnon, peut-être un peu juste lorsqu'il s'agit de découvrir les pièges cachés. Goldmoon est le seul élément féminin du groupe, elle est surnommée Samantha à cause de la grosse paire de tresses qui égayent sa chevelure de miel. Elle est chaperonnée par son petit copain (non, pas Sida) et par un bâton muni d'un cristal bleu et accessoirement de pouvoirs magiques. Tiens puisque l'on parle du petit copain, voici Riverwind. Avec un nom pareil (la rivière du vent), on pense souvent que ses moeurs ne sont pas situées dans la moyenne (ah si, Sida). D'ailleurs ses boucles d'oreilles et son sac en main en croco lui ont valu le sumom de : «la folle». Les deux derniers compagnons pourraient constituer un personnage entier, par la taille en tous cas. Car ils sont tous les deux assez près du sol, ce qui n'est pas un défaut en soi mais cela prête souvent à rire. Le premier n'est autre que le célèbre Tasslehoff Burrfoot, nom célébrissimement inconnu parmi les passionés de jeu informatique. Ce personnage est menteur, voleur, parfois lâche. On se demande même pourquoi les auteurs ont osé inclure un tel individu dans une équipe censée représenter la vertu et la bravoure. Enfin chaque groupe a sa brebis galeuse (exemple : Francis Lalanne parmi l'ensemble des chanteurs français). Le nain Flint Fireforge compense sa petite taille par son énorme hachequ'il sait si bien manier. C'est un compagnon de table agréable mais qui ne tient pas l'alcool. Si bien que les compagnons sont souvent obligés de le porter et de supporter ses blagues belges et ses chansons paillardes. C'est donc avec cette fine équipe que vous devez investir les ruines, tuer les monstres, ramasser les trésors, se débarrasser du dragon Khisanth et revenir avec les disques sacrés ( à noter que ces disques sont les 33 tours live de Chantai Goya enregistrés pendant la période Acid-Punk-Neo-Destroy de la chanteuse) afin que les Dieux les utilisent sur la chaîne Hi-Fi Cosmique. Ceci aura pour effet de calmer le peuple. Les choses sérieuses commencent : après s'être essuyés les pieds sur le paillasson des ruines, armes à la main, les compagnons s'engagèrent dans les lieux obscurs comme un discours de Rocard. Riverwind s'écria : «Mais c'est chou ici ! On dirait une boîte de Cazerk où j'allais dans le temps avec les copines !». Goldmoon lui jeta un regard furibond. «Oh ben, si on peut plus rigoler maintenant. Je boude na!», répliqua Riverwind. «Silence, ordonna Tanis, je crois percevoir des bruits de pas dans ce couloir». En effet une série d'ennemis visqueux se jette sur nos héros. Mais revenons un peu à nos préoccupations informatiques car la représentation à l'écran mérite quelques explications : un seul personnage parmi les 8 disponibles est présent à l'écran. Il est vu de profil ce qui est avantageux pour le personnage féminin car cette représentation met en valeur les deux attributs de la guerrière : son courage et sa maîtrise du bâton magique. Tous les personnages possèdent des points dans diverses caractéristiques : Force, intelligence, sagesse, dextérité, constitution, charisme, point d'impact, classe d'armure. Ces points déterminent la personnalité du compagnon et son aptitude à se défendre ou encaisser des coups. Un menu est accessible pendant le jeu afin de ramasser les objets qui trainent sur le sol, d'utiliser les armes ainsi que de lancer des sorts. Cependant les sorts ne sont pas des armes efficaces entre des mains expérimentées. Les fioles, les parchemins sont à manier avec précautions et doivent être confiés aux mains tremblantes d'Hugolin le magicien. En effet, si les objets se révélaient maléfiques ou mortels il est préférable que ce soit le fada qui prenne plutôt qu'un autre. L'autre partie principale concerne le mode combat. Il se pratique de deux manières : en rapproché ou bien à distance. Les armes de jet (lances, flèches, pierres, pavés, boîtes de conserve, cornes de brume...), sont activées dès la rencontre avec l'adversaire. Si les protagonistes se rapprochent c'est le mode combat en direct, en public. Alors là je ne vous raconte pas le massacre : en général si on prend pas l'initiative, les points de vie en prennent un coup. Bon j'ai pas que ça à faire, les héros ou les compagnons vont certainement trouver les disques sans mon aide. Je laisse donc cette triste bande à son triste sort. Edité par : US GOLD - Prix indicatif : N.C. Notre avis : Heroes of the lance n'est pas un jeu d'aventure, ce n'est pas non plus un jeu d'arcade ni un jeu de rôle. Alors qu'est-ce? Eh bien il suffit de lire ce qui est indiqué en dessous du titre pour avoir la réponse. Les graphismes ne cassent pas grand chose et les animations sont parfois déroutantes (le saut après la mort de l'ennemi). Les amateurs de jeux de rôle ne devraient pas être passionnés : on est loin de leur univers habituel. Quand aux autres, il leur faudra de l'imagination pour se croire réellement dans les ruines de Xak Tsaroth (qui sont part ailleurs très belles si l'on en croit le guide Michelin). AMSTA&CPC n°29 JANVIER/FEVRIER 1989 |