★ APPLICATIONS ★ PAO, BYE GUTENBERG ★ |
Bye Gutemberg |
Vous voulez créer une lettre d'information, un journal de lycée ou une circulaire ? Mieux que le traitement de texte, vous disposez désormais de logiciels de P.A.O. (Publication Assistée par Ordinateur). Ils prennent le texte écrit « au kilomètre », puis le mettent en page automatiquement. Une merveilleuse application de la micro-informatique. Qu'est-ce que la PAO. ? Sous ces initiales se cache la Publication Assistée par Ordinateur. Vous allez me dire que ça vous la baille belle et que ça ne vous dit pas grand chose sur ce que ça recouvre. Mais ne vous plaignez pas, dans les milieux branchés on emploie le terme anglo-saxon de « Desktop Publishing », ce qui ne fait qu'embrouiller un peu plus l'affaire. Une troisième appellation, plus compréhensible, fait fureur chez certains, c'est celle de-micro édition. Déjà, on comprend mieux. Mais, que voulez-vous, c'est comme ça, dans le monde informatique, on aime le vocabulaire ésotérique et c'est le terme de P.A.O. qui a tendance à l'emporter sur les autres. Imaginez que vous vouliez éditer un journal. Dans les temps préinformatiques, il vous aurait fallu écrire les textes sur une machine à écrire, puis les faire composer pour qu'ils se calent à l'endroit que vous leur destiniez dans la page de votre journal. Comme les textes ne « tombent » jamais juste à la maquette, des ajustements auraient été nécessaires, d'où une nouvelle composition. Et je ne parle même pas des corrections ou des rajouts de dernière minute. Vous auriez eu besoin ensuite d'un appareil de photographie pour les images, d'un stylo et de papier pour les dessins. En dernier lieu, le recours à un imprimeur aurait été indispensable. La PAO., c'est tout cela réuni. Il suffit de posséder un micro-ordinateur et de remplacer la machine à écrire par un logiciel de traitement de texte, le stylo par un logiciel de dessin, l'appareil photo par un digitaliseur ou un scanner et l'imprimeur par une imprimante. Le logiciel de P.A.O. est chargé de composer la maquette et de lier le tout en un ensemble cohérent et agréable à regarder. Le processus s'articule autour de trois phases : création d'une page, insertion des textes ou des illustrations et, finalement, impression. La création de la page correspond à ce que l'on appelle la maquette dans le monde de l'édition. Il s'agira tout d'abord de déterminer le format de la page. Ce format dépend surtout de la taille des feuilles qu'est capable de traiter votre imprimante. Le format le plus courant est le format A4, c'est-à-dire 21 x 29,7 cm. Dans cette page seront créées des zones carrées ou rectangulaires de tailles différentes, chaque zone étant destinée à recevoir soit un texte, soit une image ou un dessin. Indépendantes, elles pourront être baladées à l'intérieur de la page puis posées à l'endroit le plus approprié. Les zones ainsi définies, pouvant être encadrées ou séparées les unes des autres par des filets ou des traits, se trouvent stockées dans une bibliothèque accessible à tout moment. L'utilisation de la souris, en lieu et place des touches curseur, donne un confort d'utilisation à la limite de l'indispensable. C'est pourquoi la plupart des logiciels de P.A.O. exigent sa présence. La deuxième phase, la phase d'insertion, se fait bien souvent en même temps que la phase de création de zones. Il est bien évident en effet que leurs tailles dépendent du texte qu'elles contiendront. Le texte lui-même peut provenir de deux sources différentes. Il peut s'agir de textes qui ont été tapés au préalable avec des traitements de texte courants comme AMSWORD ou PROTEXT et sauvegardés au format ASCII. Mais les logiciels de P.A.O. ont un traitement de texte incorporé qui permet de taper directement dans les zones. Assurez-vous qu'il s'agit d'un logiciel de type « WYSIWYG » (« What You See ls What You Get »), qui affiche à l'écran ce que vous obtiendrez sur l'imprimante, sinon gare aux (mauvaises) surprises ! Des menus et des sous-menus permettent aussi de faire varier la taille des caractères : lettres géantes pour le titre, minuscules pour les notes en bas de page et toute la gamme intermédiaire. Ce n'est pas tout : le style des caractères, leur typographie peuvent varier. On appelle, cela les fontes. Leur nombre est variable et dépend du logiciel. En jouant ainsi sur la taille, la fonte, mais aussi sur le graissage (épaisseur des caractères), l'interlignage, les espacements, la justification ou tout simplement en soulignant, on arrive à obtenir une infinité de possibilités. Il n'est pas conseillé cependant, du point de vue esthétique, de trop mélanger les styles. Sans tomber dans l'uniformité, une certaine unité évitera les fautes de goût et le fouillis illisible.
Les illustrations seront fournies de la même manière que les textes, soit par le logiciel de dessin intégré, soit par des documents provenant d'autres logiciels : compatibles, tableurs graphiques ou D.A.O. (Dessin Assisté par Ordinateur). A condition de sauvegarder au format adéquat, indiqué dans le mode d'emploi, les documents provenant de digitaliseurs ou de scanners peuvent être insérés. Un digitaliseur enregistre une image quelconque à partir d'une caméra vidéo en la cecomposant point par point, une valeur étant attribuée à chaque point. Il est surtout utilisé pour obtenir une image sur le vif, bien que sa vitesse ne le rende efficace que pour des natures mortes. Un scanner « lit » un document ligne par ligne avec un capteur optique et attribue une valeur à chaque caractère. Il vaut généralement moins cher et sera suffisant si l'on ne travaille qu'à partir de documents imprimés. De toute façon, dans l'état actuel des techniques, la définition ne sera jamais celle d'une bonne photo des familles et, même si c'était le cas, il faudrait encore qu'elle pût passer à la trame de l'imprimante. Car maintenant, tout est en place pour passer à l'ultime phase, l'impression. S'il n'y a pas d'image, une imprimante matricielle à aiguilles peut très bien faire l'affaire. Tout dépend du nombre d'aiguilles et de sa finesse de résolution. La mesure de base, anglo-saxonne, est le nombre de points par pouce (un pouce - 2,54 cm). Une imprimante matricielle atteint les 180 points par pouce. C'est pourquoi il sera préférable de choisir une imprimante laser, dont la définition est presque double avec 300 points par . pouce, soit 12 points au millimètre. Sachez que certaines imprimantes laser de pointe vont jusqu'à une définition de 2 400 points par pouce.
A ce moment, un choix va s'imposer. Quel que soit le type d'imprimante utilisée, vous n'allez pas tirer tous les exemplaires de votre journal sur imprimante car, même à un petit nombre d'exemplaires, vous allez y perdre votre temps et votre chemise. La solution la plus simple est la photocopie. Elle peut cependant s'avérer trop onéreuse pour de grandes quantités. Il faul alors envisager de faire un typon, c'est-à-dire une photo de la page, qui servira ensuite à un tirage classique. Un typon en noir et blanc coûte environ 300 F. A partir.de là, il est facile de déterminer le nombre d'exemplaires à partir duquel il devient intéressant de se tourner vers cette solution. Les logiciels de P.A.O. ont longtemps été l'apanage du Macintosh, qui, avec sa souris, était particulièrement adapté à cette tâche. Mais les PC ont rattrapé leur retard et disposent de toute une série de logiciels de P.A.O. dont certains sont copiés directement sur ceux du Mac et d'autres utilisables seulement sur gros systèmes. Si Ton veut utiliser la P.A.O. au maximum de ses possibilités, il faudra posséder un PC bien particulier, c'est-à-dire avec un disque dur (pour ses capacités de stockage) et avec une carte graphique haute résolution (pour être à même de faire figurer une page entière sur l'écran sans que ce soit une bouillie infâme). Le pékin vulgaire, comme vous et moi, a le choix pour l'instant entre trois logiciels. Les semi-pros fortunés choisiront en haut de gamme, au-dessus de la barrière psychologique des 10 000 F, Personal Publisher (Software Technologies), qui a l'inconvénient rédhibitoire de ne pas être « WYSIWYG », mais est très riche au niveau typographique. D'ailleurs, son mode de fonctionnement est proche de la photocomposition classique, à qui il emprunte son vocabulaire, puisqu'il va jusqu'à parler en points et non en tailles de caractères. Personal Publisher sera donc exclusivement réservé aux professionnels de l'imprimerie. Pagemaker (Cegos), copie conforme du logiciel du même nom sur Mac, ne fonctionne que sous « Windows », exige de posséder un PC-ATet semble ne pas être parfaitement au point. Plus convivial et plus facile à appréhender par un non-initié, il coûte 8 250 F. Le dernier né, Ventura (ACT), qui travaille avec l'interface souris sous Gem, est le plus pratique pour des documents longs. Il possède de nombreuses fonctions complémentaires et stocke dans d'es fichiers différents l'architecture du document et son contenu, permettant ainsi une réutilisation plus fonctionnelle. Son prix est à la mesure de ses capacités : 9 250 F. Les fauchés pourront se consoler avec un logiciel à leur main, Fleet Street Editor (Mirrdrsoft), moins compétitif, c'est certain, mais il ne vous coûtera que 1 500 F. Le journal est l'exemple-type de l'utilisation d'un logiciel de P.A.O., parce qu'il en regroupe toutes les possibilités. Certains journaux de clubs, d'associations ou de lycées sont publiés de cette manière. Mais les applications sont nombreuses : catalogues, affiches, tracts publicitaires ou autres, invitations, menus, faire-part, dossiers, plaquettes de toute sorte, étiquettes, curriculum vitae, notes diverses, etc. Tout bien considéré, il y a de quoi faire. Et puis, il y a dans chaque PAO. un traitement de texte qui peut, en dehors de toute mise en page, être utilisé pour sa fonction de base : écrire. Jean-Loup Renault, TILT (1987)
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