PEOPLESCPC STAFF ★ Roland Perry, le père des ordinateurs Amstrad ★

Roland PerryPeoples Cpc Staff
Entrevue avec Roland Perry réalisé par Vicente Simon / www.silicium.org

Roland Perry est l'ingénieur en électronique qu'Alan Sugar a contacté en fin 1983 pour réaliser les micro-ordinateurs Amstrad. C'est lui qui a dirigé la conception et la réalisation des micro-ordinateurs de la marque pendant presque toute cette épopée.

Le début

Vnomis : Comment avez-vous commencé le développement d'ordinateurs ? Et pourquoi ?
Perry : Quand le premier microprocesseur est apparu vers 1974, son but était de concentrer des opérations logiques, comme par exemple avec des feux de signalisation. Mais le prix de vente de ces processeurs était élevé, ce qui a conduit à une utilisation plus rentable, l'émulation de miniordinateur. Je programmais les minis à l'école et à l'université. La réalisation de minis qui tiennent dans une valise faisait partie du cursus. Cela correspondait parfaitement avec mon activité de l'époque, la conception de circuits électroniques, qui utilisaient de plus en plus de logique TTL.

Roland et Amstrad

Vnomis : A quels projets Amstrad avez-vous collaboré ?
Perry : Tous, du CPC au PC série 3000. Mon dernier fut un portable de type Laptop.

Vnomis : Quand avez-vous quitté Amstrad ?
Perry : En 1990

Vnomis : Pourquoi avez-vous quitté Amstrad ?
Perry : Au début, j'était le seul responsable de la conception des ordinateurs. Au fil du temps, la conception est devenue de plus en plus complexe. Un nombre croissant de personnes étaient impliquées, je ne pouvais plus apporter de « plus ».

Le CPC originel

Vnomis : j'ai entendu dire que le projet original du CPC , auquel vous n'avez pas participé utilisait 2 processeurs 6502. Est-ce vrai ? Quelle est la véritable histoire de ce prototype ? Quelles étaient ces spécifications ?
Perry : Un 6502 servait de CPU, l'autre faisait tourner le son et le port cassette. Cette machine était très simpliste.


CPC464 : The original Arnold
Artwork by Perry from an original idea by Powell

Questions CPC

Vnomis : Pourquoi les ordinateurs Amstrad ne se branchaient-ils pas simplement sur la télévision, comme tous les autres 8bits de l'époque ?Perry : Alan Sugar pensait que les gens ne voulaient pas voir leur téléviseur monopolisé par l'ordinateur et des jeux. L'idée était de que l'ordinateur de jeu devait être autonome et d'un seul bloc.

Vnomis : Cela était un avantage ?
Perry : Nous pensons avoir vendu plus de machine grace à cela.

Vnomis : Amstrad pensait que les disquettes au format 3" était un avantage ? que d'autres sociétés l'auraient ensuite choisi ?
Perry : Non, pas vraiment, bien que les autres firmes anglaises de micro -ordinateurs l'avaient choisi. Nous avons fait attention à choisir un format de contrôleur et disque standard, pour être compatible avec d'autres tailles. En fait , nombre de prototypes avait un lecteur 5"¼. Cela permettait de transférer facilement les données depuis les machines de développement, des PC d'IBM.Projets

Vnomis : J'ai entendu parler d'une version couleur du PCW / Joyce qui aurait été complètement compatible avec les CPC. Quels développements a eu ce projet ?
Perry : Nous avons fait environ la moitié du travail de conception, et rien au niveau ingénierie de production, bien que de nombreux composants étaient issus du PCW monochrome. Un mode de compatibilité CPC était prévu, avec plus de couleurs, de sprites. Des idées qui ont été reprise dans la console de jeu.

Vnomis : Quel projet auquel vous avez participé vous a le plus plu ?
Perry : le PCW 8256

Vnomis : Quel projet a été le plus délicat ?
Perry : Le plus stressant a été le PPC, pour obtenir le système prêt dans les temps.

Vnomis : Quel projet auriez vous aimé voir fini ?
Perry : le Joyce couleur fut le seul projet que nous n'avons pas terminé. Il y en a eu plusieurs que nous n'avons pas démarré. La fonctionnalité j'aurai aimée implanter le plus est un synthétiseur vocal. Genre Hindsight, un ajout pour le PCW.

Vnomis : Amstrad avait-elle un projet d'un ordinateur 16bits, genre Commodore Amiga ou Atari ST ? Si oui, avez vous des informations sur son développement ?
Perry : Non. Il y a eu des plans pour créer un compatible PC orienté jeu, mais les couts de production auraient été trop élevés.

Vnomis : Ce développement était-il avancé ? Etait-ce un genre de Microsoft Xbox ?
Perry : Non, cela aurait été très proche d'un PC de bureau, il y aurait eu l'ajout d'un lecteur de cédérom bien avant que ce dernier ne soit généralisé.

Vnomis : Pourquoi Amstrad à sorti un CPC+ 8bit au lieu d'un 16bits à base de eZ80 ?
Perry : Pour garantir la compatibilité.


Roland Perry at the second Amstrad Computer Show (London 1985)

Unités vendues

Vnomis : Quel est la machine Amstrad qui n'a pas atteint ses objectifs de vente ?

Perry : C'est un 8bits, le PCW9000 qui ne s'est pas vendu comme nous l'espérions. Le seul véritable grand succès est le PC-1512, qui a continué à se vendre même après que le 1640 ait été retiré du marché.

Vnomis : Combien de PC-1512 et de PC-1640 ont été vendu ?
Perry : Je ne sais pas exactement, peut être 2 millions.

Vnomis : Vous reste-t-il des machines de développement ? Pourriez-vous nous les présenter ?
Perry : Non

La fin de l'ère ordinateur pour Amstrad

Vnomis : Pourquoi Amstrad a abandonné le marché des micro-ordinateurs ?
Perry : Amstrad a racheté Viglen, ils y ont alors transféré l'activité micro-informatique.

Vnomis : Que pensez-vous du fait qu'Amstrad, avec Apple, soient les seules sociétés qui ont créé des 8 bits et qui ont survécu ?
Perry : Ces deux sociétés produisaient quelque chose que les autres ne faisaient pas. Leur machines convenaient pour la famille, les amateurs et les professionnels. Il est très difficile de réussir dans ces trois catégories simultanément. Les gens pouvaient les acheter au près de fournisseurs traditionnels. Amstrad avait toujours une activité de Hi-Fi et de satellites, qui a compensé quand la micro-informatique a périclité.


Collectionneurs

Vnomis : Que pensez-vous des gens qui continuent d'utiliser des CPC et qui collectionnent les ordinateurs ?Perry : Je suis heureux que tant de gens utilisent et collectionnent les CPC. Cela signifie qu'ils sont devenus des classiques, au même titre que les vieilles voitures !

Le CPC 472

Vnomis : Le modèle Amstrad CPC 472 ne fut vendu qu'en Espagne. Avez-vous participé à son développement ? Savez-vous des choses sur lui ?Perry : Je ne m'en souviens pas, mais j'ai fait tous les CPC. J'ai eu des rumeurs sur l'existence de clones. En Espagne, il s'agissait peut être d'un clone ? A quelle date était-il disponible ?

Vnomis : Le CPC472 n'était pas un clone. Il est sorti en Espagne via le distributeur officiel Indescomp vers la fin 1985. Avez-vous des informations là-dessus ?
Perry : Je n'en ai jamais entendu parler.

Vnomis : A la vue de la carte mère du CPC 472 et bien que vous ne l'ayez point développé, pouvez-vous me dire quelles modifications ont été apporté au 464 pour inclure les 8Ko de RAM.
Perry : La modification (qui n'a pas été conçu par mon équipe de Brentwood) est probablement une version 8Ko de la modification ultérieure qui a permis de rajouter les 64Ko pour faire le 6128. Le processeur Z80 ne peut voir que 64Ko de mémoire à la fois, toutes les extension mémoire se font par de la commutation de pages.

Anecdotes
Vnomis
: Avez-vous des commentaires de toute sorte sur l'histoire d'Amstrad qui pourraient être intéressants ?
Perry : Chaque projet que nous avons réalisés était effectué dans un temps très court. Du coup, la fabrication des manuels devaient être prêts avant que le logiciel ne soit fini. Je me rappelle que les instructions de déballage du PCW8526 étaient difficile à rédiger car l'emballage n'était même pas prêt. De nombreuses personnes critiquaient les manuels et on se disait qu'on aurait pu mieux faire.Mais à chaque fois, qu'on demandait à ces gens de rédiger les manuels, ils s'exclamaient « Etes-vous fous, fournissez-nous un ordinateur finalisé et nous saurons combien de temps il faut pour réaliser ce manuel. »

Vnomis : Avez-vous des anecdotes autour du développement des ordinateurs Amstrad ?
Perry : Une est toujours valable de nos jours . Quand nous avons commencé, il y avait un classement des meilleurs micros. Au Royaume-Uni, il y avait Commodore, Sinclair, Acorn, Atari, Tandy et Apple. On se demandait comment nous allions pouvoir les détrôner. Il était inconcevable que ces toutes marque coulent. Et la firme qui a gagné n'est aucune d'entres elles, c'est Nintendo !

Vnomis : Sur quoi travaillez vous actuellement ? Est-ce en rapport avec l'informatique ?
Perry : Je suis consultant auprès des fournisseur d'accès Internet (ISP) au niveau législatif.

Vnomis : Merci Roland.
Perry : C'était un vrai plaisir ! Bravo à toute l'équipe de Silicium qui sont des gars trop cools.

www.silicium.org

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L'Amstrad CPC est une machine 8 bits à base d'un Z80 à 4MHz. Le premier de la gamme fut le CPC 464 en 1984, équipé d'un lecteur de cassettes intégré il se plaçait en concurrent  du Commodore C64 beaucoup plus compliqué à utiliser et plus cher. Ce fut un réel succès et sorti cette même années le CPC 664 équipé d'un lecteur de disquettes trois pouces intégré. Sa vie fut de courte durée puisqu'en 1985 il fut remplacé par le CPC 6128 qui était plus compact, plus soigné et surtout qui avait 128Ko de RAM au lieu de 64Ko.