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Pour 1 490FF ttc, la société Digitelec propose un modem pour connecter un ordinateur individuel au réseau téléphonique. Voici la possibilité d'entrer dans le monde passionnant de la télématique : simulation d'un terminal Minitel (accès aux services Télétel), échange de fichiers entre ordinateurs personnels directement de particulier à particulier. Extérieurement, le DTL 2000 apparaît comme un petit boîtier en plastique gris, de 19 x 13 x 7 cm. De l'arrière, émergent le fil d'alimentation secteur (220 V uniquement), le câble de raccordement à la ligne téléphonique (il s'achève par un connecteur gigogne normalisé) et une nappe de fils en direction de l'ordinateur. Dans le cas de l'Oric, cette nappe est reliée à un connecteur 34 points. La face avant n'affiche pas moins de sept voyants : des rouges (marche, test), des verts (état de la ligne : connexion, prêt à émettre, détection de porteuse) et des jaunes (émission, réception de données). C'est très joli lors de l'utilisation, genre éclairage psychédélique, mais pas très sérieux : le seul témoin important, celui de détection de porteuse, risque de passer inaperçu dans ce chatoiement multicolore ! En outre, j'échangerais volontiers plusieurs de ces voyants contre un bon vieil interrupteur marche/arrêt. Son absence oblige à plonger sous la table de travail, dans le fouillis de prises multiples qui alimentent l'installation, à chaque fois qu'il faut mettre en route ou éteindre le modem ! DES CARTES A LA CARTE, Le DTL 2000 est, en principe, évolutif et adaptable. L'esprit retenu par Digitelec est celui de l'adjonction ou échange de cartes : l'appareil est constitué d'une carte de fond de panier supportant l'alimentation et la partie connexion à la ligne téléphonique. Le modem DTL 2000, un appareil Cinq emplacements attendent des cartes : deux sont occupés par la carte de liaison à l'ordinateur et le modem proprement dit. Un troisième emplacement est déjà équipé de son connecteur ; les deux restants ne sont repérés que par des rangées de trous dans la carte principale : il n'y a pas de petites économies ! Il faut donc, tôt ou tard, faire de la soudure pour remplir complètement la boîte. Cela contraste un peu avec l'image « adaptation par enfichage de la carte appropriée », mais se justifie par une politique de « prix serré ». Le constructeur propose deux cartes modem : celle de cet essai est la DTL V23. aux normes Télétel 1 200/75 bauds. Elle est architecture autour du circuit EFB 7510 de Thomson Efcis. Pour pouvoir travailler en 300 bauds full duplex (Transpac), il faut attendre que la firme distribue la seconde carte. Elle est probablement disponible à l'heure où vous lisez ces lignes. Cet aspect évolutif est intéressant, mais un modem multistandard en un seul circuit n'aurait probablement pas valu beaucoup plus cher, et aurait constitué une solution au bout du compte moins onéreuse pour l'acheteur. Côté interfaçage à l'ordinateur, la critique sera nuancée. Pour le système de carte spécifique à un ordinateur donné : l'exploitation op-timale du tandem modem-processeur. Ici. l'Oric voit le modem comme une série d'octets (de #3F8 à #3FD : memory-map-ped system). De cette façon, le dialogue est plus riche que par une liaison série. Contre cette solution : la société ne pourra évidemment pas contenter tout le monde en fabriquant un modèle pour chaque ordinateur, mais Digitelec a conçu une carte au standard RS 232C. Le modem, muni de cette carte, est proposé au même prix que le modèle pour Oric. Cette solution est certainement la bonne, pour le constructeur qui se simplifie la vie, et pour l'acheteur, à peu près sûr de pouvoir connecter le modem à son ordinateur. Le modem est livré avec deux notices en français. La première, en quatre pages, explique comment brancher l'appareil et utiliser les deux logiciels fournis sur cassette. Le premier permet la simulation d'un terminal Minitel, donc la connexion à un serveur via le réseau Télétel. Les numéros de téléphone adéquats sont cités, ainsi que les affectations des touches du clavier donnant les codes spéciaux nécessaires : la touche RE-TURN code la fonction ENVOI. « flèche à gauche » donne RETOUR. « flèche à droite » donne SUITE, etc. CONNEXION/FIN s'obtient par deux CTRL-D. C'est facile à retenir, et cela marche correctement. Un bon point à noter : le DTL 2000 est composeur de numéros : le programme demande le numéro téléphonique, puis le forme par une suite de connexions/déconnexions de la ligne. C'est simple et efficace. Le signe - (tiret) introduit une temporisation de cinq secondes, utile pour attendre une tonalité (après le 16. par exemple). UNE NOTICE On peut déplorer que le programme ne transmette à l'écran que les codes alphanumériques du serveur, et en blanc sur fond noir. En clair, on reçoit seulement le texte, mais pas les dessins obtenus par caractères demi-graphiques du standard Vidéotex, encore moins la couleur présente dans ce standard. Le modem n'est pas en cause : c'est le programme qui fait l'impasse. Dommage ! La face 2 de la cassette contient un logiciel qui sert à la communication entre deux Oric. La liaison se fait en mode symétrique (1 200 bauds) et seulement half duplex. Cela signifie que l'un des deux doit « émettre seulement », l'autre doit « recevoir seulement ». Rien ne les empêche de changer de rôle, lors de la transmission suivante ! La notice indique en outre quelques POKE et DOKE à effectuer selon qu'on envoie du Basic ou les octets d'une zone-mémoire. La seconde notice s'intitule « Pour en savoir plus ». En huit pages, elle aborde les aspects plus techniques des adresses-mémoire par lesquelles on accède au modem (initialisation, signification des bits des octets de contrôle, etc.) Des extraits de programme (en Basic), des algorithmes expliquent comment initialiser le système, composer un numéro, détecter la sonnerie d'un appel. Cette dernière possibilité laisse entrevoir une utilisation en serveur. mais avec de très sérieuses restrictions. En mode asymétrique 1 200/75 bauds. standard Vidéotex. c'est impossible : la carte V 23 ne semble pas prévue pour le mode réponse (answer mode des Anglo-Saxons). En mode symétrique (hait duplex 1 200 bauds), cela devient envisageable, avec toutefois une limite de taille : le serveur ne pourra être que récepteur ou envoyeur, mais pas les deux à la fois. Tout dialogue interactif est exclu. << Modem à cœur ouvert, fond de panier, cartes. Cependant, on peut imaginer un programme qui mettrait le serveur en mode réception lors d'un appel, puis le commuterait en mode émission sur détection d'un code venant de l'appelant, et enfin retournerait au mode réception dès la fin de sa transmission. A charae oour l'aoDelant de se commuter à temps dans le mode adéquat. MODEM C'est affreusement compliqué, donc exclu d'une application pro-fessionnelle. Après tout, le DTL 2000 vise le marché des amateurs. qui eux, supporteront peut-être une telle gymnastique. L'impossibilité de définir des procédures de connexion complètes avec les programmes fournis sur cassette est regrettable. Cepen- Le DTL 2000 ne peut donc prétendre rivaliser avec des modems de classe professionnelle ; ce n'est d'ailleurs pas son but. Il n'en reste pas moins attrayant par ses honnêtes possibilités et son prix compétitif. Sempiternelle remarque r en attendant l'homologation, vous pouvez acheter ce modem, mais vous ne pouvez vous en servir, officiellement. bien entendu. L'Ordinateur Individuel n°69 , Alain Marriatte |
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