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Philippe BaumardGames - Auteurs

Comment devient-on concepteur de logiciels de jeux ? Par goût, sûrement beaucoup plus que par une quelconque formation. Ingénieur, décorateur, étudiant d'une école de commerce, électrotechnicien : les quatre auteurs que nous avons interviewés ont suivi quatre chemins bien différents pour assouvir leur passion commune.

Venise. Le Carnaval et ses masques. Vous êtes le héros, votre femme a été tuée, et vous décidez de la venger. Armé et masqué dans une ville où les vilains le sont aussi, vous devrez aller au bout de cette tâche difficile. « Les joueurs de jeux d'aventure sur micro se plaignent toujours de ce qu'ils sont trop faciles à faire. Alors j'ai voulu en faire un qui soit difficile, qui soit cohérent et complexe à la fois », explique Philippe Baumard, 18 ans, étudiant, et concepteur développeur de ce jeu. Au fil du dédale de la ville, on rencontre une vingtaine de personnages, on discute avec eux. Car, contrairement à l'immense majorité des jeux d'aventure, la progression ne se fait pas par mots clé mais en dialoguant avec les personnages. Masque est construit autour d'un analyseur de syntaxe très sophistiqué, qui permet un jeu de questions/réponses entre le héros et les caractères qu'il rencontre. « Pour qu'un jeu soit vraiment performant, il faut énormément soigner l'analyseur de syntaxe. La base de connaissances de Masque est solide, et les personnages peuvent alors jouer entre la menace et le dialogue. L'analyseur prend une donnée qui est censée être une phrase et la dissèque en tous les morceaux possibles. Il fait ensuite l'analyse de chaque morceau et de l'ensemble de la phrase. La base repose sur un vocabulaire de 500 à 600 mots, classés en ordres (donner) et en buts (arme). »

Ce créateur de 18 ans, qui vient d'intégrer l'INSEC de Bordeaux pianote depuis 5 ans. Après avoir essayé toutes les petites machines du marché, il s'est fixé (pour le moment) sur l'Amstrad. Il programme en Basic et en assembleur. « Je ne suis pas un génie de l'assembleur mais plutôt un génie de la débrouille ». Après avoir fait comme tout le monde quelques petits programmes, il se passionne pour les analyseurs de syntaxe. D'ailleurs, il aime les langues et pratique le russe, l'anglais et l'allemand. Comment conçoit-on un jeu que l'on veut difficile et complexe dans sa construction ? « On commence par une idée, et on essaie de la développer. L'action se déroule à Venise pendant le carnaval, parce que j'aime cette ville à ce moment-là et les masques permettent d'accroître la difficulté du jeu, puisque on peut toujours en changer.

Ensuite, si on est limité en possibilités techniques, on forme une équipe. Mon point faible, c'est le graphisme. »

Il s'est donc mis en équipe avec Patrick Daher, auteur du graphisme de Zombi.


Quel visage se cache donc derrière le « Masque » de Philippe Baumard ?

Ensuite, il passe à l'écriture du scénario, c'est-à-dire une suite d'événements se réalisant dans certaines conditions. « Les idées viennent n'importe quand, et dès qu'on en a une, vite on lâche tout pour la noter. J'ai toujours des petits bouts de papier partout ».

Puis il dessine l'environnement, un carré de 600 mètres de côté, représentant la place Saint-Marc et ses environs — « c'est un plan assez fidèle du quartier... »,—l'informatise et le code. Vient alors la phase d'écriture du programme. Sans faire d'organigramme, il l'a dans la tête. Et pour coucher son programme sur l'écran, il s'enferme : une immersion totale parfois dérangeante pour son entourage... L'opération a duré six mois, pendant la terminale C, avec le bac au bout. L'objectif était clair : « je devais choisir entre un résultat au bac ou terminer mon programme. Je suis arrivé à un compromis : avoir le bac juste et écrire la moitié de mon programme. Ça marché. » Maintenant le bac est derrière lui et le programme terminé et débuggé : « l'horreur, surtout pour les routines écrites en assembleur : corriger toutes les fautes prend bien une quinzaine de jours, car il faut essayer toutes les actions possibles dans toutes les circonstances possibles. »

Masque est vendu accompagné d'une BD dessinée par Agnès Ferrand, racontant le scénario. Maintenant, à l'INSEC de Bordeaux, Philippe Baumard se plonge dans le commerce et l'économie. Si l'informatique est un plaisir, il n'a pas envie d'en faire son métier. Sa vocation « C'est le commerce, et surtout le commerce international. J'aime les métiers de contact. Et si un jour je peux en concilier un avec l'informatique, alors ma voie sera trouvée...».

Martine CASTRO , Jeux & Stratégie (1986)

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L'Amstrad CPC est une machine 8 bits à base d'un Z80 à 4MHz. Le premier de la gamme fut le CPC 464 en 1984, équipé d'un lecteur de cassettes intégré il se plaçait en concurrent  du Commodore C64 beaucoup plus compliqué à utiliser et plus cher. Ce fut un réel succès et sorti cette même années le CPC 664 équipé d'un lecteur de disquettes trois pouces intégré. Sa vie fut de courte durée puisqu'en 1985 il fut remplacé par le CPC 6128 qui était plus compact, plus soigné et surtout qui avait 128Ko de RAM au lieu de 64Ko.