L'administration FRANÇAISe des Télécommunications nous a fait un beau cadeau (une fois n'est pas coutume), en créant en France l'un des réseaux télématiques les plus populaires du monde* Ce réseau, bien qu'encore d'un coût horaire particulièrement élevé sur certains services, offre des services d'une qualité assez bonne. Mais point n'est ici besoin de vanter les qualités de nos P & T. Par contre, ce que n'avaient peut être pas prévu nos postes monopolisantes, c'est que l'installation chez des particuliers de terminaux gratuits, susciterait chez certains d'entre eux une passion pour la télématique insoupçonnée, et conduirait à la réalisation de produits télématiques d'une qualité rare. En effet, mettez sur le bureau d'un bidouilleur informatique un Minitel et un microordinateur, et il ne tardera pas à se rendre compte que relier les deux peut donner des résultats intéressants : d'un côté un ordinateur (dans le cadre de ce journal, seul l'Amstrad en particulier le CPC, nous intéressera) pouvant exécuter des programmes et donc fonctionner intelligemment, et de l'autre un Minitel qui contient un modem relativement performant, qui plus est, accessible de l'extérieur grâce à la prise périminitel ainsi qu'un émulateur vidéotext tout prêt. Les premières réalisations mettant en pratique la théorie de la rencontre Minitel/ordinateur, celle de Loriciels avec Loritel par exemple, consistaient à rendre, à l'aide du CPC, le Minitel intelligent, c'est-à-dire pouvant stocker des images écran, établir des chemins d'accès vers des serveurs, ou des masques de saisie pour l'annuaire télématique. Jusqu'à présent quelques tentatives avaient été effectuées pour aller encore plus loin, et transformer le couple CPC/Minitel en serveur, mais sans grand succès, ou avec des résultats assez éloignés des exigences des apprentis-opérateurs télématiques. Aujourd'hui, le coffret téiématique Kentel arrive, et est une approche économique (ia plus économique qui soit) de la constitution de micro-serveurs sur Amstrad CPC, avec en plus une souplesse d'utilisation, liée à une grande puissance de fonctionnement, assez étonnante. Néanmoins, ici intervient ia première critique, qui n'esî pas non plus la plus négligeable : le coffrer télématique Kentel n'est en fait qu'un kit serveur puissant, et ne propose aucune fonction dédiée à l'utilisation du Minitel sous la forme de terminal intelligent Inutile de chercher ici une touche pour copier les pages du Minitel sur disquette, ou pour saisir des données sur le 1 i (annuaire électronique), il n'y en a pas (et pourtant nous avons cherché). Toutefois la boite à outils, dont nous reparierons plus loin, doil permetrre de mettre en œuvre, soi-même, des programmes de ce type, mais il ne faut pas être rebuté par la programmation. Les différentes
composantes
du kit Le kit Kentel est compose d'une cassette transférable sur disquette, et d'un câble accompagné d'un circuit imprimé, d'un manuel assez complet de vingt-cinq pages, d'une carte de montage pour le CPC, et c'est tout. Pour mettre en œuvre le serveur, il vous faudra trouver en plus un Minitel retournable (identifiable par le R qui est marqué sur la plaque d'identification située sous le boîtier), ainsi qu'une pile électrique de 4.5 V et une ligne téléphonique (n'oubliez surtout pas ia ligne téléphonique !). L'installation du 'HARD' (trois fils, une pile et un circuit imprimé, de deux centimètres carrés.) ne fïose aucun problème et s'effectue en quelques minutes. D'un côté le câble connecté sur la sortie parallèle de l'imprimante du CPC, de l'autre sur la prise périminitel du Minitel, une micro-ventouse à poser sur l'un des côtés du poste téléphonique, et deux fils à brancher sur l'alimentation constituée par la pile plate de .4,5 V et c'est tout, le tout très bien expliqué dans le complément du manuel. 
Afin de vous donner un ordre d'idée pour ia simplicité de l'installation, nous avons dû mettre le tout en place en moins de cinq minutes, le résultat se traduisant par un enchevêtrement inextricable de fils autour du CPC nv obligeant à effectuer des contorsions du bras droit pour arriver jusqu'au lecteur de disquettes. Un bon conseil, avant toutes choses, organisez votre espace de travail, et suivez les conseils de la notice d'emploi en protégeant le circuit imprimé ainsi que la pile pai un petit boîtier de ia taille d'un paquet de cigarettes. Tout ceci étant installé, nous chargeons le logiciel situé sur la face B de ia cassette, et qui permet de transférer le programme Kentel sur disquette ici aussi, pas de proDlème tout se passe le mieux du monde dans le meilleur des mondes. Le logiciel contient plusieurs éléments assez sophistiqués quoique parfois un peu lents, une boîte à outils qui offre des instructions étendues sous Basic qui permettent de créer son propre programme serveur. Pour la constitution du serveur, vous avez accès à un éditeur de page texte, un éditeur de page graphique, un autre éditeur pour les arborescences (déplacement dans les pages du serveur en fonction des différentes touches enfoncées ENVOI, SOMMAIRE, etc.), et enfin un certain nombre d'options pour la mise en route du serveur. En quelques minutes, nous avons ainsi pu créer une page d'accueil. Cette page une fois sauvée sous le code 01, le serveur, d'après la notice, devenait opérationnel. Nous avons donc essayé de connecter un autre Minitel par le réseau téléphonique, et là, pas de réponse le serveur ne décrochait pas. En fait un point visiblement important n'est pas cité dans la notice, il faut pour que la micro-ventouse puisse enregistrer l'appel et envoyer la porteuse, une sonnerie assez forte. Il semblerait à première vue que les téléphones a sonnerie électronique, de type Matra ou Modulo-phone par exemple ne puissent faire déclencher la réponse automatique. Après avoir disposé un poste à sonnerie mécanique, cette dernière étant réglée au maximum de puissance, le serveur a répondu sans problème, et la page d'accueil est apparue sur le Minitel appelant. Pour terminer, disons que Kentel est un excellent produit, bien réalisé, économique, et accompagné d'un logiciel qui même s'il est parfois un peu lent, n'en est pas moins excellent. La simplicité et la rapidité de mise en œuvre sont remarquables. Petit regret cependant : Kentel n'offre qu'une solution serveur mais pas de fonctions pour transformer le Minitel en terminal intelligent. Ceux qui ne sont toutefois pas rebutés par la programmation devraient arriver en s'aidant de la boîte à outils, à des résultats intéressants. E. Charton, AMSTRAD MAGAZINE n°20 (Mars 1987) |
