La notice annonce d'emblée la couleur, nous sommes en présence d'un jeu. Voilà qui a le mérite d'être clair et d'ailleurs, hormis la NASA, on voit mal qui pourrait réaliser une simulation réaliste de la navette spatiale, et il y a fort à parier que le logiciel ne tiendrait pas dans un micro-ordinateur. Le jeu consiste à ramener sur terre le satellite LCR II en perdition dans l'espace. Installons-nous à bord et assistons passivement au lancement qui est entièrement automatique, de même que la première mise en orbite. Heureusement qu'on n'a pas à subir l'accélération foudroyante du départ, car on serait vraiment mal ! Après avoir largué l'énorme réservoir cylindrique flanqué de ses deux boosters latéraux, nous voilà sur l'orbite et on voit apparaître par le hublot la planète bleue où sont restés nos amis qui essayent d'oublier dans l'alcool l'immense angoisse qui les mine. Lançons-nous à la poursuite du satellite défectueux. Choisissons le mode trajectographie qui nous permet de visualiser les orbites du satellite et de la navette. Grâce à des corrections de trajectoire, nous pourrons nous placer sur l'orbite du satellite. L'altitude est correcte, il ne reste plus qu'à réduire la distance qui nous sépare de lui en nous fiant aux indications fournies par l'indicateur situé à droite du tableau de bord. Gare aux météorites, commandant ! Il faudra les éviter pendant la délicate phase d'approche sans perdre de vue notre satellite. A quelques centaines de mètres, on l'aura dans le champ de notre télémètre laser, ce qui nous permettra d'approcher à moins de 15 mètres où il sera à portée de notre bras manipulateur télécommandé. Ça y est, l'extrémité du bras est au centre du satellite, on peut maintenant le ramener dans la soute et refermer les trappes. A partir de ce moment là, on peut prendre un café, car la rentrée dans l'atmosphère s'effectue suivant une procédure entièrement automatique. La terre ferme est déjà en vue, et il est temps de reprendre les commandes. Ah, là, là, si ma mère me voyait... Un coup d'œil dans le manuel m'explique qu'il suffit de maintenir la silhouette de la navette entre les repères que l'ordinateur affiche à l'écran. Et bien, vous me croirez si vous voulez, mais je n'ai pas réussi... Je devrais essayer à un niveau plus facile, mais comme la mission m'a sérieusement éprouvé physiquement, je préfère m'abstenir et jouer à autre chose. AMSTAR n°4 |