Un singe, une souris et un immeuble en flammes. En avant pour le premier jeu d'échelle, un oldies but goodies toujours d'actualité. L'échelle est haute mais Mario grimpe. La nouvelle vienf de tomber sur les téléscripteurs : Kong s'est échappé. Il rôde dans la ville à la recherche de sa belle. La police est en marche, le plan Orsec a été déclenché. J'apprends à l'instant que le gorille a été localisé. Il a cherché refuge en haut d'une tour en construction et détient la fille. Les pompiers sont sur place et déploient leurs échelles. Attention un petit bonhomme en bleu de chauffe se dirige vers le bâtiment. Il va monter, oui, c'est admirable. La foule massée aux pieds des échafaudages retient son souffle. Tombera, tombera pas ! Le téméraire a été identifié, il s'agit de Mario qui vole au secours de sa fiancée. Kong est fou et bombarde notre héros de bidons meurtriers. Parviendra t-il à maintenir son équilibre? Une outre énorme déboule des hauteurs. Il saute... le premier danger est passé. Un marteau permet de venir à bout du reste. Malheureusement la construction inachevée est faite d'échelles tronçonnées qui obligent Mario à de périlleux détours, Attisé par le bois des tonneaux, le brasero explose. Les flammes commencent à lécher le premier étage. Au bord du gouffre, la prisonnière s'impatiente. Mario progresse- Plus qu'un étage, ça y est. on est sauvé. Et bien non, ce serait trop facile. Donkey Kong a été plus rapide, il emporte la fille. Acte un, scène deux, on reprend les mêmes et on recommence, un bloc plus haut. C'est la tour infernale. Le feu est partout. En plus, de bizarres engins non identifiés repoussent Mario, qui patine sur place. Mais là encore, le gorille s'empare de sa proie in extremis. Nous sommes maintenant à soixante-quinze mètres au-dessus du sol. Mario se fraye un chemin, de monte-charges en échelles, pour faire à nouveau choux blanc. Ce n'est qu'au dernier niveau qu'il déboulonne un à un les rivets de l'échafaudage et attrape Bécassine (queue de cheval et jupe plissée à l'écran). Dans les bras de sa douce, il assiste à la chute de l'âne-gorille hébété. On n'y croyait plus. Pour les plaisantins encore sur pied, la partie se poursuit à l'infini. Mêmes décors, agrémentés de gâteries supplémentaires : plus de bidons, des feux rampants etc. Eh bien, ça n'a l'air de rien, mais ce petit jeu idiot, je saute-je grimpe, est une des idées les plus copiées de l'histoire de la micro, et a lancé la vogue des jeux d'échelles ou platform games. Des centaines de titres en ont repris le principe. Plans inclinés, ascenseurs, échelles, poutrelles, mon te-charges, tapis roulants, la veine est inépuisable. Mais j'oubliais de vous parler de la version Amstrad. Aucun intérêt, elle est en tout point semblable à l'original. Mêmes décors, même petit cœur brisé à l'approche de la blondinette, et même rictus de Kong au finish. Les programmeurs d'Océan ont même adapté le format de l'image au jeu qui occupe toute la hauteur de l'écran. Rien à dire, c'est parfait. A100% n°2 ( mars 1988 ) |