Voici un jeu d'arcade particulièrement soigné. On peut le dire : Savage est beau. Mieux encore, Savage est très beau.Nous sommes en 1988, cela fait maintenant de nombreuses années que le CPC est apparu sur le marché de la micro-ludique. Depuis quelque temps, l'avènement des ordinateurs 16/32 bits accapare beaucoup de monde, la presse et surtout les éditeurs de jeux. Le CPC, qui est une machine technologiquement vieille, semble devoir sombrer dans l'oubli et devenir, peu à peu, une machine dépassée, oubliée de tous. Eh bien, non ! LE CULTE CPC Rappelons qu'il s'agit de la machine familiale la mieux implantée sur le territoire français, et de très loin ! Alors, il se passe un phénomène que l'on a déjà connu en France (avec les Apple II). La passion. Ce phénomène, tous les pays européens le connaissent. En Allemagne, il y a des légions de Commodore 64 encore vaillants. En Angleterre, il y a plus d'un million de Spectrum dans les foyers, inutile de vous dire que le marché ludique de ces machines n'est pas prêt de mourir. En France, la même chose se passe pour les CPC. Il se vendra, à Noël 88, autant, si ce n'est plus, de CPC qu'à Noël 87. L'avenir est encore rosé pour les machines ludiques du père Sugar... et pour AMSTRAD 100% ! Mais pourquoi je vous parle de cela, moi ? Vous voudriez tout connaître de Savage et je vous bassine avec des considérations personnelles. Justement, je vous explique le lien et, si je vous fais chier, regardez les photos du jeu et tournez la page. Il n'y a jamais eu d'aussi bons jeux sur CPC que depuis que cette machine est, paraît-il, en perte de vitesse. Les programmeurs, qui baroudent depuis quelques années sur le valeureux microprocesseur Z 80 de la machine, commencent à exploiter réellement son potentiel. Reprenez les anciens numéros et repassez-vous les hits de Cent Pour Cent dans la tête : Gryzor, Driller , Exit , Captain Blood , Target Renegade , etc. 1988 est l'année dans laquelle la production ludique sur CPC a fait un véritable bond. Savage en est une preuve de plus. LES AUTEURS Le graphiste de ce jeu s'appelle Nick Bruty. Déjà, il faut que je fasse une parenthèse. Dans le générique du jeu, on voit N. Bruty qui défile. Imaginez qu'il se soit appelé Andy Bruty !? On aurait vu un A. Bruty et ça m'aurait fait beaucoup rire. Le programmeur, quant à lui, s'appelle David Perry et c'est de lui dont je vais vous parler le plus. Ce fameux Perry, donc, a découvert la micro, comme la plupart des programmeurs fous, avec un ZX81. Cela remonte au moins à Tépoque de la préhistoire, en 1981 ; j'étais encore en troisième... Par la suite, le larron a zone chez Mikro-gen, sur Spectrum et CPC, où il a développé Three Weeks in Paradise, Herbert's Dummy Run et Stainless Steel. De bons jeux à l'époque, pas des méga-hits, non, de bons jeux, quoi. Y a pas mal de beau monde qui est passé par Mikro-Gen ; tenez, Raffaele CECCO, le père des Cybernoid, ou bien encore David Shea, qui a conçu plus tard le célèbre Ikari Warrior. Bref, le père David Perry était sur la bonne voie et a fini par atterrir chez Probe Software, la boite de développement, où il a accouché de Trantor, rien que ça madame ! SAVAGE FAIT DES RAVAGES Savage le jeu est entièrement en mode 0 et en 16 couleurs. Le soft est composé de trois parties différentes. La première est une sorte de carte de visite. Cela pour rappeler que le père Perry a développé Trantor. Effectivement, cette première partie du jeu y ressemble furieusement. Même animation, mêmes déplacements pour le personnage que vous dirigez au clavier ou au joystick. C'est pareil, mais c'est beaucoup mieux que Trantor. Oui, les effets spéciaux sont très soignés, bande sonore décoiffante, couleurs et graphisme éclatants, avec notamment certains passages carrément inoubliables, tels la balade au-dessus des flammes et les affrontements en fin de niveau. La seconde partie du jeu ressemble un peu à un space harrier, en plus coloré mais en moins passionnant; aussi, je ne m'étendrai pas dessus. ( Quelque temps plus tard. ) Quoique, en y rejouant, c'est tellement bien réalisé qu'on se laisse facilement prendre à l'action. Parlons de la troisième et dernière partie du jeu, superbement animée, où vous dirigez un aigle dont les mouvements sont plus vrais que nature. Vous devez diriger l'oiseau dans une sorte de labyrinthe en évitant : tous les monstres qui se jettent sur vous, les vols trop près de l'eau, les énormes blocs de pierre qui menacent de vous écraser, les pics acérés sur lesquels vous vous empalerez immanquablement au moins une centaine de fois. C'est très très dur et de nombreuses fois cela se terminera dans un bain de sang. (Fy retourne avant la conclusion.) Voyez-vous, pour parler de Savage j'emploierais tellement de qualificatifs que vous ne me croiriez plus... Alors, mattez les photos et cassez votre tire lire, Savage c'est un must, un jeu violent qui exploite vraiment le CPC. La musique de la présentation avec l'animation du personnage vous contant l'histoire du jeu sont autant d'atouts supplémentaires qui font que ce soft restera dans l'histoire. Robby qui aime son CPC SAVAGE de FIRFBIRD Prix : n.c. A100% n°10 , p19 |