Fais-moi mal ! Ladies and gentlemen, bienvenue au club des adaptateurs patentés de jeux d'arcade. OK, OK, Opération Wolf en salle d'arcade est sûrement le plus gros succès ! Mais que pensez-vous que cela puisse donner sur un pauvre CPC tout vieillot ? En plus, vous avez vu les sprites gigantesques du jeu ? Et les tirs à la mitraillette, comment vont-ils réussir à le faire avec un pauvre joystick ? Hein, comment vont-ils faire? Eh bien, je ne sois pas comment ils ont fait, je ne veux carrément pas le savoir, mais ils l'ont fait ! Mais laissez-moi vous raconter le soft dans son détail, vous n'allez pas en croire vos joysticks ! Que je vous explique le scénario en douze mots. Si, ne rigolez pas, le scénario est effectivement si riche qu'il tient en douze mots, pas plus, je vais le prouver : vous, gentil soldat, tuer méchants communistes dans pays ennemi pour libérer otages. Voilà, c'est fait, pari tenu. Vous, compris ? Alors vous y'en à prendre grenade, mitraillette et assurance-vie et nous y'en à embarquer pour la jungle hostile. Ce qui fait plaisir avec ce genre de jeux, c'est que les créateurs arrivent toujours à trouver des scénarios de moins en moins riches, de plus en plus primaires et de moins en moins originaux. Par exemple, lorsqu'on avait vu Commando ou Ikari Warrior, on croyait avoir atteint un sommet dans le jeu bestial et primaire, mais non ! Ils ont encore réussi à faire plus fort. Le scénario d'Opération Wolf en est un parfait exemple : vous êtes un gentil parachutiste des forces d'interventions américaines, parti défendre la veuve, l'orphelin et les dollars de General Motors dans un pays du tiers-monde non-identifié mais sûrement pas gentil du tout. Vous êtes dans le quartier général ennemi, seul, fier et courageux, contre des cohortes de soldats adverses, des hélicoptères, des chars, etc. Et le pire, c'est qu'avec un scénario aussi débile et aussi éculé, ils ont réussi à taire un jeu complètement génial I Allez y comprendre quelque chose... Le jeu vous montre exactement ce que vous seriez censé voir dans la réalité ; autrement dit, l'écran représente la vision qu'aurait le vrai combattant. Devant vous, différents baraquements et surtout, les ennemis qui défilent à toute vitesse, près ou loin (donc minuscules ou gigantesques sur l'écran), les chars qui se mettent en position pour tirer, etc, le but avec un scrolling latéral d'une souplesse à en rendre jaloux un matelas Epeda mutispires. Dans la version arcade, vous tirez sur les ennemis avec une « vraie » mitraillette ! Enfin, quand je dis une vraie... Disons qu'au lieu d'avoir une manette classique, la machine d'arcade possède un joystick en forme de mitraillette. Du coup, le réalisme est absolument incroyable. On les crève vraiment, ces enfoirés de fils de pute. Ah, ça saigne, ça pisse le sang, pas de quartier, on s'y croirait, bref, c'est l'horreur. Heu, non, c'est génial. Evidemment, pas question de mitraillette fournie avec la disquette. Tant mieux, je ne sais pas si j'aurais trouvé ça de très bon goût. Déjà que le scénario... Bref. C'est donc avec le joystick que vous allez diriger une cible à l'écran. Pour lancer les grenades, il suffit de laisser le bouton de tir enfoncé quelques secondes. Maintenant, arrivons-en enfin à la version micro et plus précisément CPC. Quand j'ai vu le jeu pour la première fois, je n'en suis pas revenu ! Et encore aujourd'hui, je n'y crois toujours pas. Toutes les étapes du jeu sont là, bref, c'est du délire. Operation Wolf version arcade
En fait, le seul reproche que l'on puisse faire à Opération Wolf sur CPC , c'est qu'il n'y a pas la mitraillette, mais il faudrait quand même avoir une certaine mauvaise foi : même moi, pourtant spécialiste en le matière, je ne vais pas oser. Mais en tout cas, je connais bien des gérants de salles d'arcade qui vont faire la gueule : personnellement, je ne jouerai plus jamais à Wolf en arcade : putain cong, j'ai le même à la maison... Bref, c'est du tout bon. A la rédaction, même mon pote Moulinex qui est un fana des jeux de rôles et qui n'est pas branché arcade a trouvé ça d'enfer. Très sérieusement, je ne vois pas comment un possesseur de CPC pourrait s'en passer. Ce sont les programmeurs d'Océan Angleterre qui ont réalisé la version Amstrad. D'ailleurs, ce sont les programmeurs du génial Gryzor qui ont fait cette adaptation, on peut donc comprendre cette qualité. En clair, quelque soit votre machine, Opération Wolf est LE jeu du mois, voire de l'année. Tant pis pour les autres...
Andrew Deakin qui à codé Operation Wolf sur CPC
| Jon Dunn ( musique et bruitages ) et Steve Wahid sur la borne d'arcade d'Operation Thunderbolt
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Olivier Zylhoun , Micronews n°16 |